Le Journal de Montreal - Weekend

DES CHOIX CLASSIQUES !

L’artiste multidisci­plinaire unique, qui participe à l’exposition Créer : l’été des rencontres improbable­s à Repentigny, dévoile ses souvenirs de cinéma…

- ISABELLE HONTEBEYRI­E Agence QMI

Chloé, quel est votre premier souvenir d’une salle de cinéma ?

C’était dans un ciné-parc ! Nous étions allés voir Les 10 commandeme­nts de Cecil B. DeMille. J’étais jeune, j’avais six, huit ou neuf ans. Ça m’a marquée ! C’était incroyable ! L’ambiance bizarre m’a marquée aussi : dans un champ, plein de voitures. On pouvait imaginer aussi que c’était le tournage d’un film d’horreur dont je faisais partie dans le rôle principal, celui de la petite fille étranglée. Je m’en souviens aussi comme de quelque chose de particulie­r. T’arrives, il fait noir, t’as des gens qui marchent…

Quel est votre premier film marquant ?

Le deuxième film que j’ai vu est et il m’a marquée. Il faut dire que je trouvais Charlton Heston tellement beau ! Mon Dieu ! Pour moi, c’était le summum de la beauté ! Après, Gilles [Carle] m’a fait déchanter en m’expliquant qu’on voyait des verres de styromouss­e dans certains plans.

Est-ce le cinéma qui vous a révélé votre vocation artistique ?

Non, je m’en suis aperçue bien avant ça. À cinq ans, je savais déjà que j’allais chanter… J’ai été élevée dans une famille baptiste. Mon père était catholique et est devenu baptiste quand j’avais cinq ans. On chantait des cantiques et on lisait la Bible. J’ai tout de suite été prise par ça et j’ai su que je ne suivrais pas la voie de mon père et que je serais une petite chanteuse populaire.

Un acteur ou une actrice qui vous fascine ?

Marilyn Monroe ! C’est la plus grande. Une actrice de talent ! Elle avait tout. Elle était belle, elle était brillante, elle était autant mâle que femelle. Après La Corriveau, c’est la première femme libérée d’Amérique, libérée au sens de toutes les restrictio­ns mentales qu’un cerveau peut avoir dans un monde judéo-chrétien.

Votre premier « kick » au cinéma à part Charlton Heston ?

Marlon Brando, dans Un tramway

nommé Désir. Dans tous les films qu’il a faits, même les navets, il a toujours tout survolé. [Je suis très américaine dans mes goûts] parce que je suis une petite Franco-canadienne… il n’y avait rien d’autre. Mon père était baptise, une religion anglo-américaine, c’était mon univers.

Votre film culte ?

Je dirais Les Plouffe… encore une

épopée ! Les Plouffe est l’une des plus grandes épopées du cinéma. Ça a fait le tour du monde. C’est extraordin­aire comme film. Le roman de Roger Lemelin a aussi été adapté à la radio, à la télévision. Je pense que Les Plouffe est un film qui va rester dans l’histoire du cinéma.

Un film dans lequel vous aimeriez vivre ?

Je me suis aperçue que je n’aimais pas tant le cinéma que ça. C’est l’homme qui faisait du cinéma [Gilles Carle] que j’aimais. C’est tellement « plate » de faire des films. J’ai perdu mon âme de petite fille qui regardait des films. Faire un film, c’est être comme un bûcheron qui va bûcher dans le bois. On ne peut pas avoir ce rêve-là quand on fait du cinéma.

Un film qui vous fait pleurer ?

Pas vraiment… sauf le film de ma vie.

 ??  ??
 ??  ?? Les Plouffe
Les Plouffe
 ??  ?? Les 10 commandeme­nts
Les 10 commandeme­nts
 ??  ?? Marilyn Monroe
Marilyn Monroe
 ??  ?? Ben-Hur
Ben-Hur
 ??  ?? Marlon Brando dans Un tramway nommé Désir
Marlon Brando dans Un tramway nommé Désir

Newspapers in French

Newspapers from Canada