L’univers littéraire du comédien

En attendant de pouvoir aller le voir dans le cadre du spectacle d’ouverture du FIL, qui aura lieu le 21 septembre prochain à la PDA, le comédien James Hyndman nous ouvre les portes de son univers littéraire.

Vous pouvez commencer par nous parler un peu d’Océans, le spectacle-lecture avec lequel le Festival international de la littérature (FIL) va commencer ? D’abord, je dois vous dire que j’ai été très touché que Michèle Corbeil me propose de programmer Océans au FIL. Comme le texte propose d’entendre les voix d’une douzaine d’hommes et de femmes, j’ai proposé à Évelyne de la Chenelière d’en faire la lecture avec moi. On a développé au fil des ans une grande complicité tous les deux. Ce sont des soliloques, on viendra donc chacun notre tour nous adresser au public, accompagnés du pianiste-compositeur Laurier Rajotte.

Qu’avez-vous le plus aimé en écrivant ce livre ?

Je n’ai jamais eu le sentiment d’écrire un livre, en fait. J’écrivais des « choses », sans idée préalable, et puis comme ça, tranquillement, l’idée d’un projet est venue, celle d’un concert de voix où chacun se livre à un déferlement de mots pour combler la distance qui le sépare de l’autre, l’idée de fragments de paroles. Ce qui me plaît, c’est cette idée d’un « projet » qui prend forme et qui canalise les idées, les envies, le travail, parce que même si la forme est courte, ça demeure un travail, de sens, de rigueur, de précision, et ça, ça me plaît beaucoup, cette idée d’être engagé dans un travail, de retrouver tous les jours ce que j’appelle mon atelier pour écrire, lire, prendre des notes, peaufiner, etc.

Pendant le FIL, qu’est-ce que vous vous promettez de ne surtout pas rater ?

Vous savez, je n’arrête pas de rater des films, des pièces, des expos. Depuis que j’ai un enfant, et après avoir vu beaucoup de choses pendant toute ma vie, je suis un peu en retrait, je ne ressens plus le besoin de tout voir ou de ne rien manquer. Cela dit, j’aimerais bien aller entendre Tristan Malavoy et Émilie Bibeau au Lion d’Or.

Vous avez toujours été un grand lecteur ?

Ah oui ! Depuis que j’ai 6 ou 7 ans. Ça a commencé avec la Bibliothèque rose, puis la Bibliothèque verte, puis les Arsène Lupin, les Bob Morane, les Sherlock Holmes, et assez vite, vers 12 ou 13 ans, Dumas, Hugo, Sartre, etc. Je n’ai jamais cessé de lire, j’ai fait des mots mon métier, et puis, depuis plus de 10 ans, je consacre beaucoup de mon temps aux choix et à la préparation des lectures publiques que je donne, une façon de partager avec les autres.

Quels livres ont été très importants dans votre vie ?

Ça, c’est la question qui tue ! C’est presque impossible de répondre tant sont nombreux les écrivaines et les écrivains qui m’ont marqué ou qui m’accompagnent encore. Disons qu’adolescent, Hemingway a été important pour moi (avec Le soleil se lève aussi), comme Erich Maria Remarque (avec Les

camarades) ou Virgil Gheorghiu (avec La vingt-cinquième heure).

Récemment, vous avez eu quelques coups de coeur ?

Un ami m’a récemment fait découvrir Emmanuel Bove, l’auteur du Pressentiment dont un très joli film a été tiré il y a quelques années. Une écriture classique, sobre, sans esbroufe, pleine de finesse. Moi qui apprécie peu la poésie, je suis tombé il y a quelques jours sur celle d’un auteur qui compte pour moi, Charles Juliet, et j’ai été foudroyé, je ne savais pas qu’on pouvait écrire de la poésie comme ça, avec cette économie, ce souci de ce qu’on pourrait appeler la vérité toute nue.

Vous avez un romancier ou un auteur fétiche ?

Fétiche, non. Mais des auteurs auxquels je reviens souvent, oui.

Quel livre traîne en ce moment sur votre table de chevet ?

Un texte tout court : Discours à l’Académie suédoise de Modiano. La fluidité de la phrase comme celle de la pensée. Il y a des textes comme ça auxquels on revient pour le style, une façon de garder près de soi ce qui nous parle, ce qui nous inspire ou ce à quoi on aspire.

Pour en savoir plus sur la programmation du FIL, visitez le www.festival-fil.qc.ca.