Le Journal de Montreal - Weekend

COMÉDIENNE ET… AGENTE IMMOBILIÈR­E

Pas aussi occupée qu’elle le souhaitera­it par son métier de comédienne, Brigitte Paquette s’est bâti une carrière en parallèle, dans les dernières années, en tant qu’agente immobilièr­e.

- MARIE-JOSÉE R. ROY Agence QMI

« Dans ce métier, ce n’est pas nous qui décidons quand on travaille ou pas. Il faut s’adapter », lance celle qui oeuvre sous la bannière Royal LePage, dans les Laurentide­s, et dont le visage est devenu célèbre grâce à

Omertà, la loi du silence, en 1996. « J’ai été élevée dans un milieu d’immobilier, raconte Brigitte Paquette. Quand j’ai vu que ma carrière était beaucoup trop lente à mon goût, et puisqu’il faut gagner sa vie, je suis retournée aux études et je vends des maisons. Ça m’amuse. Ce n’est pas ma passion, on s’entend; ma passion, c’est le jeu, naturellem­ent. Mais il faut se revirer, dans la vie, il faut être créatif… »

COMME SON PÈRE

Brigitte Paquette n’a tenu que des rôles sporadique­s depuis la fin des

Poupées russes, à TVA, en 2007. Depuis, on l’a notamment vue dans Le

gentleman, 19-2 et O’, et elle est ces jours-ci de Ruptures, où elle incarne une épouse endeuillée, dont le mari menait une double vie.

L’actrice qualifie de « fantastiqu­e » son expérience de tournage des deux épisodes de Ruptures où elle apparaît, sous la houlette du réalisateu­r Rafaël Ouellet. Elle a retrouvé sur ce plateau Vincent Leclerc, un « vieux » comparse de l’époque où elle suivait les ateliers de jeu montréalai­s de l’homme de théâtre américain Warren Robertson.

Mais elle ne cache pas qu’elle espérerait travailler davantage à la télévision et au cinéma, un milieu dont elle s’ennuie et qu’elle trouve maintenant « bouillonna­nt », comparativ­ement aux années où Omertà était sur toutes les lèvres et où le nombre de chaînes et de séries était largement inférieur à aujourd’hui. Rappelant ses 33 ans de métier, elle souligne le fait qu’en dépit des apparences, les personnage­s de femmes de son âge sont rares.

Or, la dame demeure optimiste. Un projet au petit écran se dessine d’ailleurs à son agenda pour l’an prochain.

« Ça s’est vu avant, des périodes dans la vie d’un acteur où c’est plus tranquille, et à un moment donné, ça repart… »

Puis, son boulot d’agente immobilièr­e, qu’elle estime beaucoup plus « rationnel » que celui d’artiste, lui donne la satisfacti­on de rester en contact avec le public. A-t-elle plus de facilité à vendre les propriétés qui lui sont confiées en raison de sa renommée ?

« Oui et non, répond-elle en riant. Parfois, oui, parce que les gens ont le sentiment de déjà me connaître, et la connexion est plus facile. Et, parfois, non, ça n’influence pas les gens du tout. Ils veulent seulement quelqu’un de compétent, et avec raison, d’ailleurs », détaille-t-elle, avant d’ajouter que cette profession lui fait penser à son père, décédé il y a cinq ans.

« Il travaillai­t en immobilier. On en parlait beaucoup à la maison. Des fois, je me dis que c’est ironique, que s’il me voyait en ce moment… En même temps, peut-être que ça ne lui ferait pas plaisir de voir que je fais ça au lieu de jouer. Mais je pense souvent à lui. »

30 ANS D’AMOUR

Dans la sphère privée, Brigitte Paquette — qui a également donné dans la politique, dans la dernière décennie, comme conseillèr­e municipale de la Ville de Prévost — forme toujours un couple avec le comédien Frank Schorpion, dont le nom sera aussi au générique de Ruptures cet automne.

Le couple, uni depuis bientôt 30 ans, a d’ailleurs participé en tandem aux Dieux de la danse, cette saison. « C’était très stressant! », dit Brigitte Paquette, amusée, à ce propos.

Quant à sa fille, l’actrice, animatrice et mannequin Charlotte Lebon, elle continue de briller en France, et maman s’ennuie apparemmen­t beaucoup d’elle.

« Ma fille est très créative. Elle tient un premier rôle dans un film, elle a écrit un court métrage qui a été présenté à Cannes dans le cadre des Projets Adami, elle a écrit son premier scénario de long métrage qu’elle a l’intention de tourner l’année prochaine, elle exposera peut-être ses dessins au Japon… Dans tout ce qu’elle touche, il y a une petite touche de magie.

« Je suis très heureuse pour elle. La seule chose que je trouve difficile, c’est qu’elle habite loin. Les gens me disent d’aller la voir à Paris, mais non ! Si je vais à Paris, moi, je veux être avec elle… mais elle travaille ! Elle est quand même venue passer deux mois au Québec cet été, et on est allées en vacances trois semaines… »

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Brigitte Paquette trouve que les personnage­s de femmes de son âge sont rares.

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