Le Journal de Montreal - Weekend
LA FORCE TRANQUILLEPARRY D’ARCADE FIRE
Très occupé à parcourir la planète avec Arcade Fire, le musicien Richard Reed Parry a mis dix ans avant de finaliser son projet d’album solo. Le voici qui nous arrive avec le premier volume de Quiet River of Dust, un album qui se veut beaucoup plus intimiste que les compositions souvent grandiloquentes d’Arcade Fire.
Nous rencontrons Richard Reed Parry quelques jours avant qu’il retrouve les autres membres d’Arcade Fire sur la côte ouest américaine pour la fin de la tournée Everything Now. Même s’il reconnaît que les derniers mois n’ont pas été de tout repos, le musicien est fin prêt pour le lancement de son album solo.
C’est dans un très bon français que l’artiste torontois, qui habite Montréal depuis 20 ans, répond à nos questions. « Quand j’ai déménagé à Montréal, c’était pour l’université. Je ne pensais pas être ici pour la vie. Puis je me suis mis à être très occupé avec Arcade Fire. On voyageait et on revenait à Montréal. Cinq ans plus tard, j’étais toujours ici. Je n’avais pas eu le temps de déménager. Je me suis dit OK, je suis montréalais! »
Le musicien adore la métropole québécoise et ne se verrait pas retourner dans la Ville Reine aujourd’hui. « J’adore Montréal. J’ai voyagé dans beaucoup de pays et chaque fois que je reviens, je trouve cela vraiment unique. [...] Toronto a beaucoup changé depuis 20 ans. C’était une petite ville quand j’étais jeune. Maintenant, c’est trop gros et trop cher. » GENÈSE AU JAPON
En 2008, alors qu’il était en tournée au Japon avec Arcade Fire, Richard Reed Parry a eu ses premières idées pour un album solo. « J’ai trouvé un endroit par hasard, qui s’appelle River of Death. C’est une place mythique qui m’a beaucoup fait réfléchir. »
Pendant qu’il nous parle, on remarque que le musicien porte un t-shirt avec la mention « Quiet » (silencieux). Et c’est justement de cette façon qu’est né Quiet River of Dust.
« Chaque fois que je m’éloignais d’Arcade Fire, que je me déconnectais de tout le bruit et de la célébrité, c’est là que je créais. [...] Il y a une grande partie de moi qui veut faire de la musique intime, plus douce, sans être ennuyante. Je trouve qu’il y a de la place pour cette musique-là. »
Parce qu’il était très occupé avec tous les projets d’Arcade Fire, Richard Reed Parry ne prenait jamais vraiment le temps de terminer ses chansons, qui se trouvaient ainsi dans ses tiroirs depuis plusieurs années.
« Ç’a pris les conseils et l’enthousiasme de mes amis de The National, Aaron et Bryce Dessner, pour que je termine le projet, dit-il. Ils avaient écouté mes chansons incomplètes et étaient obsédés. Ils m’ont même offert leur aide et ont joué sur certaines pièces. » RÉSIDENCE À LA SATOSPHÈRE
De quelle façon voit-il le concert accompagnant cet album introspectif ? « Ce sera vraiment beau, dit-il. On fera le lancement le 27 et ce sera le premier spectacle avec un band. Nous serons cinq sur scène. Je suis aussi en train de préparer une résidence de spectacles à la Satosphère pour le mois de novembre. C’est un endroit magique. Il y aura des vidéos comme un monde flottant. Ce sera super cool. »
L’an prochain, en plus de sortir le volume deux de Quiet River of
Dust, Richard Reed Parry devrait aussi lancer le nouvel album de son autre groupe Bell Orchestre. « Nous avons pris une pause de six ans et nous avons recommencé à faire des choses en studio. L’album a été improvisé à 80 %. Ce sera une seule pièce de musique de 45 minutes sans pause ! »
Comme quoi, même si Arcade Fire prend une longue pause après sa tournée, Richard Reed Parry ne se tournera pas les pouces très longtemps. L’album de Richard Reed Parry, Quiet River of Dust vol. 1, est sur le marché. Un spectacle-lancement aura lieu le 27 septembre au Ministère. Pour les détails : richardreedparry.com.