<<LE DEATH MÉTAL A CHANGÉ MA VIE!>>

Ancien décrocheur, Louis-Paul Gauvreau a travaillé dans le domaine de la peinture automobile avant de retourner aux études en communication, puis de se présenter sur un coup de tête aux auditions de La Voix. Dans la vie, celui qui vibre au son de la musiq

Louis-Paul, ta vie a-t-elle changé depuis ta participation à La Voix, en 2017 ?

Oui et non. Oui, parce que beaucoup de monde me reconnaît. Lorsque je me promène avec mon Chevy Van à Saint-Basile, les gens m’envoient spontanément la main ! Au dépanneur, à la station-service, un peu partout, des enfants viennent me parler pour me dire qu’ils me trouvent « cool » ! Des personnes âgées me confient qu’elles n’apprécient pas la musique de style métal, mais qu’elles m’aiment parce que j’ai l’air sympa. Pour le reste, ma vie n’a pas changé, je continue à étudier en communication au cégep Édouard-Montpetit, à Longueuil, j’ai un travail à temps partiel à la Pépinière Auclair Saint-Hilaire, et je fais toujours de la musique avec mes trois groupes !

Trois groupes ?

Oui, chacun avec un style de métal différent. Ça va du métal mélodique au death métal. Cette musique a changé ma vie ! Probablement que je ne serais pas ici si je n’avais pas découvert le métal à l’adolescence.

Pourquoi donc ?

À 16 ans, je n’aimais rien, je n’avais pas de but dans la vie, j’étais déprimé, j’avais des idées noires... Puis, un jour, un ami qui me donnait un « lift » a fait jouer du Immortal dans sa voiture. C’était la première fois de ma vie que j’entendais ce groupe de black métal norvégien. En fait, c’était la première fois que j’entendais du black métal tout court ! J’ai ressenti une vive émotion monter en moi. Tu sais, quand les poils te dressent sur les bras, c’est que tu « pognes quelque chose » ! Le métal m’a ouvert sur le monde : enfin, je venais de trouver quelque chose qui me faisait vibrer ! Par la suite, j’ai développé une véritable passion pour la musique. Vieux rock, musique classique, blues, jazz, hip-hop : j’écoute de tout, même de la pop ! (rires)

Le métal t’a en quelque sorte sauvé la vie !

Le métal et les voitures ! Quand j’étais enfant, mon père m’assoyait sur lui, puis on regardait ensemble Le guide

de l’auto. Ce n’est pas un hasard si, après avoir décroché du secondaire, j’ai raccroché en m’inscrivant à un programme d’études professionnelles en carrosserie.

Est-ce parce que ta vie manquait d’action que tu t’es présenté aux auditions de La Voix ?

Une amie m’avait demandé de prendre des photos d’elle à l’audition. Puis, je me suis dit que, tant qu’à être là, je pouvais aller « shaker » la place en chantant du death métal ! (rires) Je pensais surprendre Stéphane Laporte, mais c’est lui qui m’a surpris en retenant ma candidature pour les auditions à l’aveugle ! Je n’en reviens pas encore de m’être rendu aussi loin dans cette compétition musicale et d’avoir participé à la tournée La Voix à travers le Québec. L’année 2017 restera à tout jamais gravée dans ma mémoire, pour les émotions fortes que j’ai vécues, mais surtout pour les belles rencontres que j’ai faites.

Outre Isabelle Boulay, ta « coach » à La Voix, est-ce que quelqu’un t’a particulièrement marqué ?

Patrick Bourgeois. J’ignorais qu’il était si malade lorsque je l’ai rencontré dans les coulisses pendant la tournée La Voix. Il jasait avec tout le monde, il faisait des blagues, il est monté sur scène comme si de rien n’était. Je me considère choyé d’avoir discuté musique avec lui. Parmi mes autres rencontres marquantes, il y a Corneille. Cet homme-là est d’une grande gentillesse, d’une grande simplicité. Nous sommes sur deux planètes musicales complètement différentes et pourtant, notre amour de la musique nous unit. Et finalement, Éric Lapointe. J’ai des frissons juste à repenser à la fois où j’ai chanté Loadé comme un gun avec lui à l’International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu. Quel moment incroyable ! En sortant de scène, je me souviens d’avoir pensé : « Si je mourais tout de suite, je n’aurais pas un seul regret ! »