Le Journal de Montreal - Weekend
L’IMAGE DE LA VIRILITÉ
La vedette de Smokey and the Bandit n’est plus. Victime d’un arrêt cardiaque alors qu’il s’apprêtait à reprendre sous peu le chemin des studios de cinéma, Burt Reynolds, qui a longtemps incarné le mâletype de l’Amérique profonde, laisse derrière lui l’ima
La mort de Burt Reynolds a pris le Tout-Hollywood par surprise. Malgré ses 82 ans, l’artiste menait toujours une vie active et s’apprêtait à amorcer le tournage du film Once Upon a Time
in Hollywood, du réalisateur Quentin Tarantino.
Hélas, la vie ne lui en a pas laissé le temps. Le 6 septembre, celui qui avait subi un quintuple pontage en 2010 a été terrassé par un arrêt cardiaque. Quelques heures plus tard, il rendait l’âme dans un hôpital de la Floride, entouré de ses proches.
« C’est avec le coeur brisé que j’ai dit au revoir à mon oncle aujourd’hui. Il avait eu des soucis de santé, mais c’était totalement inattendu », a mentionné sa nièce, Nancy Lee Hess, dans un communiqué.
UN STYLE DISTINCTIF
C’est après avoir fait une croix sur la carrière de footballeur dont il rêvait, à la suite d’une blessure, que le natif de Lansing, au Michigan, s’est tourné vers Hollywood, où il a enchaîné les petits rôles à la télévision pendant quelques années. Pour éviter toute ressemblance avec Marlon Brando, Reynolds choisit de laisser pousser sa célèbre moustache.
« Grâce à elle, j’ai eu de meilleurs rôles et de meilleures femmes ! » a-t-il affirmé au magazine People.
En 1972, cependant, l’acteur accepte de la raser pour jouer dans le film Deliverance, le chef-d’oeuvre de John Boorman qui lui a valu une gloire instantanée.
« C’est le meilleur film dans lequel j’ai joué. Il a prouvé que je pouvais être un acteur, pas seulement au public, mais à moi-même », a-t-il mentionné dans ses mémoires, But Enough About Me.
De 1978 à 1982, Reynolds, fort de ses rôles d’homme viril dans plusieurs longs métrages, s’est avéré la plus grosse vedette aux guichets américains. S’il a connu un ralentissement de carrière au début des années 1990, il a fait un retour inespéré grâce au rôle de réalisateur pornographique que lui a attribué Paul Thomas Anderson dans Boogie
Nights. Revenu dans les bonnes grâces de Hollywood, Burt Reynolds a tourné régulièrement au cours des années 2000, remettant une éventuelle retraite à plus tard.
RENDEZ-VOUS MANQUÉS
La carrière de Reynolds aurait pu être fort différente, n’eût été les nombreux rôles qu’il a refusés au cours de sa vie. L’acteur a notamment tourné le dos au personnage de Han Solo, jugeant le scénario trop enfantin.
Il aurait aussi refusé d’interpréter James Bond, de même que John McClane, le policier ultra viril de Die Hard, qui a permis à Bruce Willis de se faire connaître.
Ces occasions gâchées ont fait pâlir l’étoile de l’acteur, qui a aussi éprouvé des problèmes financiers au cours des années 1990. Dépensier à outrance, celui qui a déclaré faillite en 1996 possédait notamment une collection de perruques évaluée à 100 000 $ ! Accro aux somnifères après une fracture de la mâchoire subie en 1984, Reynolds a frôlé la mort lors d’un coma qui l’a convaincu de ne plus en abuser. Sa seule drogue ? Les belles femmes du « show-business »…
UN HOMME À FEMMES
Il fut une époque où la vie amoureuse de Burt faisait autant jaser que ses prestations au grand écran. Après s’être fiancé à la starlette Lori Nelson à l’âge de 24 ans, l’acteur a craqué pour la comédienne britannique Judy Carne, qu’il a épousée en 1963. Après son divorce, son aventure avec Dinah Shore, de 19 ans son aînée, a défrayé la chronique, tout comme son idylle avec la joueuse de tennis Chris Evert.
Tombeur de ces dames, Reynolds aurait même fréquenté Catherine Deneuve avant de s’éprendre de Sally Field, avec qui il a connu cinq ans de bonheur. Le mariage houleux de l’acteur avec Loni Anderson, célébré en 1988, a mené à l’un des divorces les plus acrimonieux de l’histoire d’Hollywood.
La vedette laisse dans le deuil de nombreux admirateurs, quelques anciennes flammes éplorées et un fils, Quinton, adopté lors de son union avec Loni Anderson.