Le Journal de Montreal - Weekend
L’ACCIDENT TRUMP
Fahrenheit 11-9 ∂∂∂∂∂ Un film de Michael Moore Avec Donald Trump, Michael Moore Avec le nouveau pamphlet politique Fahrenheit 11-9, Michael Moore dresse un inquiétant constat des États-Unis.
Fort d’un à-propos d’une grande pertinence, les élections de mi-mandat se déroulant en novembre, Michael Moore amorce son nouveau long métrage par un rappel de l’élection de Donald Trump à la présidence américaine. On y retrouve donc le fait (oublié depuis) qu’Hillary Clinton était donnée grande gagnante, que l’annonce de la candidature de Trump était un coup de pub (le lien avec la chanteuse Gwen Stefani est très drôle), qu’il n’aurait jamais dû gagner…
Après avoir rappelé le passé trouble du locataire actuel de la Maison-Blanche, le cinéaste passe en revue les problèmes auxquels est confrontée l’Amérique depuis deux ans. Parmi eux, la qualité de l’eau à Flint (ville natale de Michael Moore), les grèves des enseignants (où l’on apprend l’origine fort intéressante du mot « redneck »), la fusillade de Parkland et le mouvement étudiant qui a suivi. Il interviewe aussi Alexandria Ocasio-Cortez, nomme les personnalités masculines accusées de viol, harcèlement ou inconduite sexuelle, etc. De plus, il lance une charge féroce contre les démocrates, qu’il tient responsables de la défaite d’Hillary Clinton.
SYSTÈME POLITIQUE DÉTRUIT
Le discours de Michael Moore, le coeur de ce Fahrenheit 11-9 (une référence à son Fahrenheit 9-11 contre la famille Bush), est que le système politique américain est en train d’être détruit par Donald Trump. Insensiblement, les libertés s’érodent, la corruption aux plus hauts échelons du gouvernement et la collusion sont désormais monnaie courante, et, surtout, les électeurs sont apathiques.
Le parallèle est donc limpide et Michael Moore ne passe pas par quatre chemins pour le faire: Trump est l’équivalent d’Hitler. La dictature n’est pas loin et l’apathie des électeurs (le cinéaste rappelle d’ailleurs que seuls 60 % des inscrits ont voté en 2016) est à blâmer.