Le Journal de Montreal - Weekend

LA RECETTE POUR TIRER DES LARMES

La vie en soi ∂∂∂∂∂ Un film de Dan Fogelman Avec Oscar Isaac, Olivia Wilde, Samuel L. Jackson Avec La vie en soi, l’intention du scénariste et réalisateu­r Dan Fogelman est claire : faire pleurer les cinéphiles. Mais cela veut-il dire que le film est bon ?

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Au cinéma, Dan Fogelman est l’auteur d’Un amour fou, c’est lui qui a écrit et réalisé Danny Collins et à la télévision, il fait pleurer l’Amérique tout entière avec Notre vie (This Is Us en version originale anglaise). On sait donc, avant même d’entrer dans la salle (et, en toute franchise, on y va un peu pour ça), que

La vie en soi va faire fonctionne­r les glandes lacrymales.

Les débuts du long métrage sont difficiles, pour ne pas dire pénibles, alors que Will (Oscar Isaac) traverse le quatrième mur en compagnie de Samuel L. Jackson et d’Annette Bening. On comprendra que le pauvre homme mélange ses antidépres­seurs à un peu d’alcool et n’est plus lui-même depuis que sa femme, Abby (Olivia Wilde), est partie.

L’INCOHÉRENC­E DE L’ESPAGNE

Les ficelles sont énormes, mais on finit par en savoir un peu plus sur cette histoire d’amour, jusqu’à la naissance de Dylan (Olivia Cooke), la fille du couple. On suit également sa relation avec son grand-père (Mandy Patinkin).

Puis, le cinéaste décide de changer radicaleme­nt son fusil d’épaule en transporta­nt les spectateur­s en Espagne. Là, un certain Saccione (Antonio Banderas) bouleverse la vie de Rodrigo (Alex Monner), fils d’Isabel (Laia Costa) et de Javier (Sergio Peris-Mencheta). Puis, le cinéaste boucle la boucle d’une manière terribleme­nt alambiquée. Et c’est à son corps défendant qu’on verse des larmes à la conclusion de La vie en soi.

Car rien ne tient vraiment la route. Pas plus le saut dans le futur (aucun changement de décors ou de costumes entre l’histoire de Will et celle de sa fille), que les liens entre Rodrigo et Dylan, les motivation­s de Saccione ou la présence de Samuel L. Jackson. Seules les scènes avec Annette Bening, psychologu­e de Will, ont une cohérence.

Dan Fogelman applique ici une recette convenue pour tirer des larmes aux spectateur­s, un récit bien loin des qualités narratives de Notre vie. Ça fonctionne, mais c’est bien tout,

La vie en soi se révélant facilement oubliable.

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Olivia Wilde et Oscar Isaac dans le film La vie en soi

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