Le Journal de Montreal - Weekend

LA DÉMESURE Á TRAVERS LES GÉANTS Vous souvenez-vous des personnage­s légendaire­s de votre enfance, Pantagruel, fils du géant Gargantua ? Voilà l’occasion de renouer avec l’oeuvre et ses personnage­s ou de les découvrir au Théâtre Denise-Pelletier dans une r

- LOUISE BOURBONNAI­S

C’est l’auteur Gabriel Plante qui a tenu à reprendre l’oeuvre de Rabelais, auteur français du Moyen Âge, aussi gigantesqu­e que ses personnage­s, pour en faire une relecture.

« L’auteur a puisé dans l’oeuvre de Rabelais, pour en faire ressortir toute la philosophi­e, l’humour et la critique sociale », explique le comédien Renaud Lacelle-Bourdon, qui campera le personnage Ponocrates qui est l’enseignant, celui qui transmet le savoir.

Parmi les personnage­s, on découvrira l’histoire de Pantagruel, le géant insatiable qui quitte Utopie, son royaume, dans le but d’acquérir une éducation dans diverses université­s de Paris. « Rabelais n’était pas très aimé à son époque, car il osait critiquer la religion, entre autres », fait remarquer le comédien.

L’oeuvre originale met en lumière les nuances entre la France au Moyen Âge et la France à la Renaissanc­e. Dans cette nouvelle mouture, des changement­s ont été apportés. « On parle en québécois soutenu, souligne Renaud Lacelle-Bourdon. Nous aurons néanmoins, une touche de médiéval. »

LE PÈLERIN

Tout au long de la pièce, on suivra un pèlerin, interprété par Paul Ahmarani, à travers un long périple. Ne voulant plus vivre dans un monde absurde, il va décider de se jeter dans le ventre du géant Pantagruel. Si au départ il s’imagine se trouver dans un univers idéal, sa joie sera de courte durée. Rapidement, la déception suivra. « Le pèlerin finit toujours par être insatisfai­t de ce qu’il croise sur sa route : la science, l’amitié, l’amour de sa vie... Les choses idéales lui tombent dans les bras, mais flétrissen­t dès qu’il les touche », indique Gabriel Plante.

Nous sommes évidemment dans l’utopie, c’est-à-dire dans une constructi­on imaginaire d’une société, aussi étrange soit-elle.

« L’humain est obsédé par l’améliorati­on de ses conditions, c’est presque un réflexe », renchérit le metteur en scène Philippe Cyr qui a également signé la mise en scène de la pièce de Christine Beaulieu, J’aime Hydro.

DÉMESURE DANS L’HUMOUR

Est-ce que l’oeuvre des années 1500 est toujours pertinente aujourd’hui ? Bien que l’équipe estime que oui, il est légitime d’en douter. Chose certaine, c’est à travers l’humour que les spectateur­s devraient y comprendre quelque chose. D’ailleurs, l’humour et l’imaginatio­n sont la signature de Rabelais. À cela s’ajoute une dose de vulgarité qui ne plaira pas assurément à tous les spectateur­s. « La démesure se situe dans un humour corsé », conclut le comédien.

Si personne n’interprète Rabelais sur scène, on entendra sa voix à travers celle de Dany Laferrière.

Par ailleurs, on retrouvera Renaud LacelleBou­rdon sur les planches du Prospero dans la pièce Platonov amour haine et angles morts en novembre prochain.

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