Le Journal de Montreal - Weekend

Une démarche sérieuse pour offrir du réalisme

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Frappée par une cécité temporaire à la suite d’une délicate interventi­on chirurgica­le au cerveau, Olivia Sylvestre a vécu une grande période d’inquiétude dans le téléroman L’Heure bleue. Mylène St-Sauveur s’est lancée dans une démarche sérieuse afin d’interpréte­r ce personnage avec un maximum de réalisme.

« C’est quelque chose que je voulais faire avec respect pour les gens qui vivent avec ces difficulté­s dans la vie. Je n’avais pas envie que ça ait l’air faux », a-t-elle lancé lors d’un entretien.

L’opération visant à retirer une tumeur non cancéreuse s’est avérée un succès, mais la jeune femme a perdu la vue temporaire­ment. Olivia a retrouvé la vue lors du dernier épisode.

« Je ne savais pas du tout, lorsque je me suis joint à la distributi­on de L’Heure

bleue. J’étais la blonde de David et je ne savais pas ce qui était pour arriver à mon personnage.

On m’a dit, au début de la deuxième saison, qu’Olivia était pour avoir un cancer du cerveau, mais pas qu’elle était pour devenir aveugle. Je me demandais même si elle était pour mourir », a-t-elle indiqué. Mylène St-Sauveur aime voir les intrigues se développer au fil des tournages et des saisons.

« C’est un peu comme la vraie vie. On ne sait jamais trop où ça s’en va », a-telle laissé tomber.

C’est en lisant les textes de la troisième saison, vers la fin de l’hiver dernier, que la comédienne a constaté qu’Olivia était pour perdre la vue.

« J’étais contente d’avoir un personnage qui, tout à coup, avait autant de chair. Il était un peu secondaire et c’était intéressan­t de le voir prendre de l’ampleur », a-t-elle mentionné.

LOUP ET OEIL DE PIRATE

La comédienne, dans un premier temps, a étudié les textes en compagnie du réalisateu­r Stéphan Beaudoin, afin d’échanger sur la progressio­n de la maladie et des répercussi­ons entourant cette opération au cerveau. Elle s’est ensuite informée en allant visionner des vidéos de personnes non voyantes qui venaient de perdre la vision et d’autres qui le sont depuis leur enfance.

« Je suis allée dans une pharmacie acheter un loup, pour me masquer les yeux, et un oeil de pirate. J’ai essayé de vivre au quotidien, chez moi, de me faire un café, d’aller dans la douche, et de voir comment on s’organise, lorsque notre vision change », a-t-elle raconté.

Mylène St-Sauveur a aussi échangé avec son nutritionn­iste afin de rendre plus réels les effets de sa maladie sur son corps. Un nutritionn­iste, préciset-elle, qui a déjà eu une tumeur au cerveau.

« J’ai été manger au restaurant Onoir », a-t-elle fait remarquer, concernant cet établissem­ent de Montréal où les repas sont servis dans la noirceur totale.

Elle a aussi eu accès à des témoignage­s, dont celui d’une personne de l’entourage du coauteur Michel d’Astous qui a vécu quelque chose de semblable à Olivia.

PREMIÈRE DE CLASSE

Lorsqu’on lui fait remarquer qu’elle en a fait beaucoup pour se préparer pour une problémati­que qui se déploie durant quelques épisodes, Mylène St-Sauveur se met à rire. Elle avoue avoir pris la chose très à coeur.

« Je suis une première de classe. Il y en a des couleurs et des marqueurs partout dans mon texte. Je trouvais ça l’fun, comme actrice, d’avoir à jouer quelque chose de différent. Ça ne m’est pas arrivé souvent de jouer une personne malade et c’était intéressan­t d’explorer ça et de le faire avec respect et avec le plus de vérité possible », a-t-elle indiqué.

La comédienne dit ne pas s’être trop projetée à travers ce que vivait Olivia.

« C’est Olivia qui réagit à la maladie. Je ne réagirais certaineme­nt pas de la même façon, comme je ne pense pas, non plus, avoir le même caractère qu’elle dans la vie. Je n’ai pas envie de ramener ce genre de peur, d’anxiété ou d’émotion, lorsque je reviens chez moi. C’est déjà difficile de vivre notre propre quotidien, que je ne survivrais pas si j’avais à mélanger tout ça avec les émotions ultra-dramatique­s que j’ai à vivre dans chaque téléroman », a-t-elle fait savoir.

Mylène St-Sauveur animera une série intitulée Nordik, cet hiver, sur les ondes de TV5. Une série sur le plein air hivernal.

« On visite des endroits, partout dans le monde, pour montrer comment les gens vivent en hiver. On a été en Argentine et au Chili cet été. On veut, avec cette série, amener les gens à apprécier et aimer l’hiver et rendre cette saison agréable. Les images sont hallucinan­tes », a-t-elle raconté.

La comédienne s’ajoutera aussi à la distributi­on d’une série diffusée à Radio-Canada dont elle n’a pas voulu révéler le nom ni la date de sortie.

Le téléroman L’Heure bleue est présenté les mardis à 21 h à TVA.

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YVES LECLERC Le Journal de Québec yves.leclerc @quebecorme­dia.com

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