Le Journal de Montreal - Weekend

FRANÇOIS BOUVIER PLEURER PENDANT ARMAGEDDON !

Le cinéaste qui nous a donné Paul à Québec et, plus récemment, La Bolduc, accepte de livrer ses moments cinématogr­aphiques marquants…

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

François, quel est votre premier souvenir d’une salle de cinéma ?

Ça date ! Je suis vieux ! Mes souvenirs et mes coups de coeur remontent ! Mon premier souvenir, c’est Les dix commandeme­nts avec Charlton Heston et Yul Brenner. C’était dans un cinéma sur la rue Beaubien et je me souviens que tous les dimanches, il y avait un trois pour un. Nous pouvions passer nos après-midi au Montrose sur la rue Beaubien.

Votre premier film marquant ?

C’était dans une classe de cinéma, au collège, et je vais en nommer deux. Le premier est Nuit et brouillard, un court-métrage documentai­re d’Alain Resnais. C’est un film sur la déportatio­n et les camps d’exterminat­ion nazis, extraordin­aire d’émotion, tourné de façon admirable. Et, toujours dans ce cours de cinéma, Harakiri de Masaki Kobayashi. J’en ai revu des extraits, je voulais m’en rappeler. C’est un film en noir et blanc exceptionn­el… le vent dans les arbres, un combat de samouraïs tout à fait fascinant.

Est-ce l’un de ces films qui vous a donné envie de devenir réalisateu­r ?

Non. J’ai voulu être réalisateu­r à 35 ans ! J’entends souvent des gens dire qu’enfant, ils étaient passionnés par le cinéma. Alors que moi, à 33-34 ans, je ne savais pas encore ce que je voulais faire dans la vie ! J’ai été graphiste, décorateur, photograph­e, etc. Et, à 35 ans, avec un ami, Jean Beaudry, nous nous sommes dit que nous allions faire un film. Je suis de cette génération où tout était possible.

Un acteur ou une actrice qui vous fascine ?

Il y en a plusieurs, mais celui qui arrive en tête de liste est Philippe Noiret. Un

acteur extraordin­aire, qu’on voyait beaucoup dans les films de Bertrand Tavernier. Il a joué dans La grande bouffe, Uranus, Cinema Paradiso, La

vie et rien d’autre. Si je vais du côté des Américains, il s’agit de John Cazale, un acteur peu connu qui n’a pas joué dans beaucoup de films. Il a joué dans Le parrain, Un après-midi de chien et Voyage au bout de l’enfer. Il a été le compagnon de Meryl Streep et est mort très jeune. Mais il y en a tellement… Depardieu, Anthony Quinn, ne serait-ce que pour son Zorba le grec !

Votre premier kick au grand écran ?

Ursula Andress dans une scène mythique. C’était dans James Bond contre

Dr No et elle sortait de l’eau dans un bikini qui a d’ailleurs été vendu aux enchères 40 000 livres sterling il y a quelques années ! À l’époque, il n’y avait pas internet. Quand je l’ai vu sortir de l’eau, elle est devenue un fantasme extraordin­aire !

Un film qui vous fait pleurer ?

Il y en a beaucoup, je pleure de plus en plus ! Pleurer je ne sais pas, mais un film d’une grande tendresse et d’une grande émotion, c’est La vie est belle. J’ai pleuré sur Bambi, sur Rocky, sur La dernière

marche… et sur Armageddon ! Je l’ai écouté avec mon fils et j’ai essayé de ne pas trop parler parce que je ne voulais pas lui montrer que je pleurais !

Votre film culte ?

Je ne suis pas du genre à revoir les films des dizaines de fois. Mais la trilogie du Parrain, j’y découvre de nouvelles choses à chaque fois. C’est une grande trilogie avec un casting jamais vu.

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 ??  ?? Philippe Noiret
Philippe Noiret
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Les dix commandeme­nts
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Harakiri
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Le parrain III
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La vie est belle
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Ursula Andress dans James Bond contre Dr No

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