Le Journal de Montreal - Weekend

LA NUIT DES MORTS-VIVANTS FÊTE SES 50 ANS

Le film culte de George Romero est sorti il y a 50 ans ! Mais saviez-vous qu’à cause d’une erreur La Nuit des morts-vivants fait partie du domaine public et qu’il est possible de le télécharge­r tout à fait légalement ?

- ISABELLE HONTEBEYRI­E Agence QMI

En effet, lors de sa sortie originale, le 1er octobre 1968, Walter Reade Organizati­on, le distribute­ur du long métrage, a omis d’inscrire le copyright avant le début du film. Or, la loi américaine de l’époque est formelle : sans cette indication, personne ne possède les droits. Résultat, le film de George Romero est du domaine public, ce qui signifie que n’importe qui peut le copier, en faire de nouvelles versions, etc.

Et ce n’est pas le seul fait amusant de La Nuit des morts-vivants, film d’horreur qui a inspiré tous les autres qui ont suivi…

Produit hors du système des grands studios hollywoodi­ens avec un budget de 114 000 $, La nuit des morts vivants a engrangé 30 millions $ au box-office mondial et a été traduit en pas moins de 25 langues.

Au départ, George A. Romero et son coscénaris­te John A. Russo voulaient faire un film sur des adolescent­s extraterre­stres qui, en arrivant sur la Terre, feraient toutes sortes de bêtises. Finalement, c’est John Russo qui a eu l’idée de goules amatrices de chair humaine. En plus de ce concept, Romero s’est fortement inspiré de Je suis une légende, le roman d’horreur de Richard Matheson.

Le long métrage suit Barbra (Judith O'Dea) et Johnny qui vont se recueillir sur la tombe de leur père. Au cimetière, ils sont attaqués par un homme étrange et Johnny est tué. Barbra est secourue par Ben (Duane Jones). Le duo est ensuite sans cesse attaqué par des zombies.

À l’époque, il était inhabituel de voir un homme noir dans un rôle principal. Selon George Romero, il n’a pas choisi Duane Jones en raison de la couleur de sa peau, mais tout simplement parce qu’il était le meilleur lors des auditions.

Ce n’est pas le sang qui manque dans La Nuit des morts-vivants. Comme le film est en noir et blanc, l’équipe n’a pas eu à se préoccuper de l’achat de fausse hémoglobin­e, un effet spécial impensable en raison de la petitesse du budget. Le faux sang est donc, dépendant des scènes, de l’encre rouge ou… du chocolat ! Et le tout a été tourné avec les moyens du bord. Par exemple, lorsque Karen (Kyra Schon) commence à manger le corps de son père, il s’agit, en réalité, des restes du repas de la production, sur lesquels « avait été versé du sirop au chocolat », a expliqué l’actrice des années plus tard.

George Romero et John Russo font une courte apparition dans le long métrage. Le réalisateu­r tient le rôle du reporter dans la scène qui se déroule à Washington, tandis que le coscénaris­te interprète l’un des zombies qui tentent de pénétrer dans la ferme.

Quant à la fin, c’est Duane Jones qui a convaincu George Romero que son personnage devait absolument mourir !

Depuis, cinq longs métrages dérivés ont été réalisés par George Romero, décédé en 2017, et deux autres sont en cours de développem­ent par Cameron Romero, son fils.

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