Le Journal de Montreal - Weekend

BRADLEY COOPER ET LADY GAGA SATISFONT MALGRÉ LES COUACS Portée pour la quatrième fois à l’écran, cette histoire d’une femme (actrice ou chanteuse selon les versions) qui atteint la gloire grâce à son mentor et mari met en lumière le talent d’actrice de La

Une étoile est née Film de Bradley Cooper Avec Lady Gaga et Bradley Cooper

- ISABELLE HONTEBEYRI­E Agence QMI

La première heure des 135 minutes d’Une étoile est née est magique. Le personnage de Jackson Maine (Bradley Cooper), chanteur et compositeu­r à succès, est posé en quelques gestes : la main tendue vers une bouteille de pilules, avalées à grandes lampées d’alcool avant un concert. Celui d’Ally, incarné par Lady Gaga, de son vrai nom Stefani Germanotta, est tout aussi rapidement campé en quelques scènes précises et efficaces. Serveuse, elle rêve de devenir chanteuse, mais a abandonné en raison de son physique peu avantageux.

La rencontre entre les deux fait des flammèches. Ils se plaisent. Se séduisent au rythme de leurs compositio­ns. Ne se quittent plus. Pygmalion sans se l’avouer, il la fait monter sur scène. La pousse à chanter devant des dizaines de milliers de spectateur­s. L’exhorte à composer, lui donne confiance en elle. Mais ses vieux démons reviennent…

Menée tambour battant, cette première partie comble les attentes. Le jeu de Lady Gaga, celui de Bradley Cooper, leur indéniable affection l’un pour l’autre, leurs chansons – composées ensemble avant et durant le tournage –, tout concourt à faire basculer le spectateur dans cet univers.

OCCASION RATÉE

Le sous-texte d’Une étoile est née est riche. Bradley Cooper et Lady Gaga n’ont pas caché avoir inclus des éléments de leur vie, de leur rencontre, tout comme c’est la chanteuse qui a pris l’acteur et réalisateu­r sous son aile afin qu’il apprenne à chanter et, bien sûr, c’est lui qui lui offre son premier rôle principal.

Dans ce contexte, la deuxième partie du long métrage est bancale. Quand les démons de Jack le rattrapent, la magie du film se délite, les pièces musicales sont moins bonnes, on n’y croit plus, même si on comprend la fidélité à l’esprit de la fin du film original de 1937.

Bradley Cooper signe ici sa première oeuvre en tant que réalisateu­r et il a choisi la difficulté extrême puisqu’il porte ici tous les chapeaux supplément­aires possibles : acteur, scénariste, compositeu­r, producteur. D’ailleurs, on le sent durant cette deuxième heure. Il a perdu le recul critique qui lui aurait permis de faire un grand film. Il multiplie les sous-intrigues dont certaines ne mènent nulle part (on salue néanmoins la présence fort agréable de Sam Elliott). C’est ce sentiment d’occasion ratée qui perdure bien longtemps après la projection.

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