Le Journal de Montreal - Weekend
FRANÇOIS MORENCY ET SES ANTIHÉROS
Depuis le 10 septembre dernier, l’humoriste François Morency nous offre une autre bonne raison de rire avec sa nouvelle émission Discussions avec mes parents (qui s’inspire du livre du même nom). Et aujourd’hui, il nous offre aussi la chance de découvrir ses livres coups de coeur. Depuis que vous avez écrit Discussions avec mes parents, qui s’est vendu à plus de 30 000 exemplaires, est-ce que vous percevez la littérature autrement ?
En fait, c’est lorsque j’ai publié mon premier livre, Dure Soirée, en 2012, que j’ai développé un respect encore plus grand pour les auteurs de romans. Écrire des choses qui seront lues est beaucoup plus difficile que d’écrire des choses qui seront racontées sur scène ou à la télé. Avec un livre, on ne peut pas compter sur le jeu de l’humoriste ou des acteurs afin d’améliorer le texte ; tout doit être clair et parfait.
Avez-vous vous-même toujours été un grand lecteur ?
J’ai vraiment débuté au milieu des années 1990, quand je me suis mis à faire beaucoup de tournées et qu’il fallait meubler tout le temps passé dans la voiture ou à attendre à l’hôtel entre les spectacles.
Dans vos temps libres, qu’est-ce que vous aimez vraiment lire ?
De tout. J’aime bien lire deux livres en parallèle : un roman et une biographie. Dans une session de lecture, je vais passer de l’un à l’autre, 20 minutes avec l’un et ensuite 20 minutes avec l’autre.
Vous pouvez nous parler des livres que vous avez particulièrement appréciés ?
Une prière pour Owen de John Irving. Avec L’oeuvre de Dieu, la part du diable, c’est le meilleur roman d’Irving. Des histoires superbement racontées, drôles et touchantes, avec des revirements impossibles à prévoir.
Les piliers de la terre de Ken Follett. J’adore les romans historiques dans lesquels on peut suivre une intrigue fictive bien ficelée tout en apprenant des trucs sur une époque donnée. À cet égard, ce livre est pour moi un des meilleurs.
Dieu et nous seul pouvons de Michel Folco. Folco est mon auteur préféré. Ce roman, qui fait partie d’une superbe trilogie, se déroule dans l’univers des bourreaux du Moyen Âge. Brillant et fascinant.
Et quelle a été votre plus récente découverte ?
Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, et j’ai ensuite enchaîné avec L’assassin qui rêvait d’une place au paradis. J’ai adoré. Je vais bientôt amorcer L’analphabète qui savait compter. Son style me fait penser à du vieux John Irving, des antihéros aux aventures bizarres avec de l’absurdité très efficace.
Tous genres littéraires confondus, quel personnage trouvez-vous le plus drôle ?
J’adore les antihéros, ceux et celles qui au départ ne sont pas destinés à grand-chose, mais qui se retrouvent, bien souvent malgré eux à vivre des histoires incroyables qui changent la vie de ceux qu’ils rencontrent. John Irving, Michel Folco et dans un autre registre John Steinbeck sont des maîtres en la matière.
Quel est le livre le plus drôle que vous ayez lu jusqu’à présent ?
Dieu, Shakespeare et moi et Destins tordus de Woody Allen. De courtes histoires totalement éclatées. Allen à son meilleur.
Enfin, est-ce qu’il y a un écrivain qui, à vos yeux, mériterait d’être découvert ou redécouvert ?
Michel Folco. Il est déjà très célèbre, mais il publie peu, du moins pas assez pour me satisfaire, alors on pourrait avoir tendance à l’oublier. C’est pour moi le meilleur.