Le Journal de Montreal - Weekend

LA DRÔLE DE VIE de Yannick De Martino

Yannick De Martino n’a pas eu une vie ordinaire. Devenu père à 18 ans, il s’est lancé dans l’humour un peu naïvement, deux ans après avoir gagné un concours d’humour... au Mikes de Cowansvill­e ! Après avoir remporté la finale d’En route vers mon premier g

- RAPHAEL GENDRON-MARTIN raphael.gendron-martin @quebecorme­dia.com

Pourquoi un tel titre pour ce spectacle ? Parles-tu beaucoup des dalmatiens ?

C’est zéro un de mes sujets ! (Rires.) Je me disais que les gens ne comprendra­ient peut-être pas le gag. Mais je voulais démontrer que ce n’est pas parce que ça semble stupide qu’il n’y a pas de réflexion derrière. [...] Présenteme­nt, tout le monde a juste un mot comme titre de show. Je trouvais ça intéressan­t d’avoir une phrase complète.

Tu as fait cinq spectacles d’une heure à Zoofest ces dernières années. Pourquoi ce nouveau spectacle est-il ta première tournée ?

Ça n’adonnait pas avant. Aussi, ce qui s’est passé dans la dernière année a retardé les choses. J’étais avec Juste pour rire et j’ai décidé de quitter la boîte [à la suite du scandale sexuel impliquant Gilbert Rozon]. J’ai fait des démarches pour trouver la bonne équipe et je suis allé avec KO Scène [la boîte de Louis Morissette].

Comment décrirais-tu ce nouveau spectacle ?

Je vais parler de moi, de mon univers. Dans les numéros de galas que j’ai déjà faits, je parlais rarement de moi. Là, je voulais qu’on comprenne pourquoi j’ai ce type d’humour là, cette folie. Je trouvais que c’était plus facile après de plonger dans ma tête. Quand on me connaît un peu, on se dit que je ne suis pas si « fucké » que ça. (Rires.)

Quels sujets vas-tu aborder ?

Je vais parler de mes 18 ans, qui ont quand même été chargés dans ma vie. J’ai eu un enfant, mon père est mort et j’ai commencé à faire de l’humour! La deuxième partie du spectacle sera plus conceptuel­le. Je vais présenter différente­s idées.

Les gens sont-ils surpris d’apprendre que tu as un garçon de 11 ans aujourd’hui ?

Oui. C’était avec ma première blonde au secondaire. Je n’étais déjà plus avec elle quand elle a accouché. La garde partagée est compliquée aujourd’hui, mais on essaie de s’entraider. J’ai fait quelques vidéos avec mon garçon. Il aime ça jouer. Il est drôle.

Avoir un enfant et perdre son père en quelques mois n’a pas dû être facile pour toi ?

En fait, mon père, je ne l’ai connu qu’à 18 ans. Et il est mort peu de temps après, d’un cinquième infarctus. C’est moi qui ai fait les démarches pour le rencontrer. De son bord, c’était assez passif. Quand je l’ai connu, il était semi-autonome. [...] Le fait d’avoir eu un père absent, c’est clair que je ne veux pas reproduire ça avec mon gars. Ce qui t’a rendu triste ou affecté négativeme­nt, t’essaies de faire différemme­nt pour les autres.

As-tu commencé à faire de l’humour par accident ?

Quand j’étais jeune, je tripais sur l’impro, mais je ne savais pas où m’enligner. J’aimais être devant un public. J’aimais surtout écrire. J’ai gagné un concours d’humour au Mikes de Cowansvill­e à 16 ans. J’avais présenté un numéro que j’avais fait en impro sur la thématique « à la manière d’un stand-up comic ». Je ne savais même pas c’était quoi, du stand-up ! Mes amis m’avaient dit de faire comme Mario Jean et Jean-Michel Anctil. Je voulais vraiment faire de l’humour, mais je ne pensais pas que ça se pouvait. Avec tout ce qui s’était passé à mes 18 ans, je n’avais pas la confiance dans le tapis. Je n’avais pas de job, je n’avais pas fini mes études et j’avais un enfant. Pourquoi ne pas me lancer en humour ? (Rires.) Mais quand j’ai gagné En route…, je me demandais ce qui se passait. [...] Pendant En route…, j’habitais à Granby et je n’avais pas de voiture – j’ai eu mon permis de conduire l’an dernier. Il n’y avait pas de soirées d’humour làbas. Alors j’écrivais mes blagues et les premières fois que je les testais, c’était directemen­t à En route… !

Tu participes pour une deuxième année à l’émission Like-moi. Comment se déroule cette expérience ?

Ça va super bien. La première année, j’avais le syndrome de l’imposteur. Je ne suis pas quelqu’un qui a 40 000 personnage­s. Ç’a vraiment été formateur pour moi. J’ai appris encore plus à m’abandonner dans les propositio­ns de jeu, à être drôle avec mon corps. J’aime vraiment jouer. C’était comme une révélation pour moi, d’apprendre à ne pas avoir peur du ridicule.

Yannick De Martino présentera son spectacle Les dalmatiens sont énormes en campagne le 6 mars au Théâtre Petit-Champlain de Québec et le 13 mars au Club Soda de Montréal.

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