Le Journal de Montreal - Weekend

LE DÉFI DE LA « FEMME-ORCHESTRE »

- RAPHAEL GENDRON-MARTIN Le Journal de Montréal raphael.gendron-martin @quebecorme­dia.com

Pour son troisième album, Les choses extérieure­s, Salomé Leclerc avait envie de se dépasser. Artiste touche-à-tout, l’auteure-compositri­ce-interprète a décidé de réaliser elle-même l’album, en plus d’en jouer presque tous les instrument­s ! Le Journal s’est entretenu avec elle. En écoutant l’album, on se trouve plongé dans une ambiance enveloppan­te, presque planante. Avais-tu une esthétique sonore en tête quand tu as commencé la création ?

J’ai eu bien des volontés ! En fait, quand j’ai commencé à écrire les premières chansons, je pensais que ce serait plus acoustique, avec même du violon. Finalement, je suis arrivée avec un résultat dont je suis très fière. Je suis contente de la vibe du disque.

Sur ce disque, tu es une véritable « femme-orchestre », avec les rôles d’auteure-compositri­ceinterprè­te, multi-instrument­iste, arrangeuse et réalisatri­ce. Pourquoi voulais-tu porter tous ces chapeaux ?

Je savais qu’un jour, j’allais réaliser un album. Mon deuxième disque, je l’avais coréalisé. Le troisième, ça allait de soi. Je voulais peut-être le faire pour protéger ce que j’avais à dire, pour protéger ma voix. Je voulais que les gens sentent que je suis à côté d’eux. Et pour l’enregistre­ment, je me suis ramassée plus musicienne que jamais ! J’ai joué de tous les instrument­s, sauf les cordes. Je rêvais d’être en studio et d’avoir tous les postes accessible­s branchés.

Pourquoi as-tu attendu quatre ans avant de sortir un nouvel album ?

Ç’a été long, en effet. Mais quand tu travailles à quatre musiciens en studio, par exemple, ça va quatre fois plus vite ! En étant seule, je doutais une journée sur deux. Quand la réalisatri­ce commence à stresser ou angoisser, c’est difficile d’aller rassurer l’arrangeuse.

As-tu parfois pensé à abandonner le projet en cours de route ou demander à d’autres personnes de venir t’aider ?

J’y ai pensé souvent, pour être franche. Antoine Corriveau est arrivé à mi-chemin du processus. J’avais justement besoin d’un avis extérieur, car je n’avais plus de recul. Ce qu’il m’a donné comme feedback, c’est exactement ce dont j’avais besoin. Félix Dyotte a aussi travaillé comme aide à la révision des textes.

Quel est le sens du titre Les choses extérieure­s ?

Autant j’étais dans ma bulle pendant cette production-là, autant j’avais la volonté de lever la tête, de regarder dehors. C’était un peu aller vers l’autre, sortir de ma bulle. Les textes restent impression­nistes comme avant. Mais il y a plus d’accès, de proximité.

Sur la pièce Nos révolution­s, on ressent l’influence de Radiohead. Était-ce voulu ?

Radiohead est une grande influence depuis toujours. J’ai essayé de moins en écouter dernièreme­nt, justement pour me permettre d’avoir d’autres influences. J’ai écouté Charlotte Gainsbourg, Beck, El Perro del Mar. Ton album va-t-il sortir sur support vinyle ? Oui ! C’est ma récompense. Quand je fais un album, je fixe le vinyle du jour 1 jusqu’au dernier. Là, on a dépassé le deadline et la sortie en vinyle va probableme­nt aller au mois de novembre, avec le spectacle à Coup de coeur francophon­e. Quand on a fait l’ordre des chansons, il était pensé Face A et Face B. L’album de Salomé Leclerc, Les choses extérieure­s, est sur le marché. Elle sera en spectacle le 9 novembre, au Ministère de Montréal, dans le cadre de Coup de coeur francophon­e.

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Salomé Leclerc est de retour avec un nouvel album, quatre ans après la sortie de 27 fois l’aurore.
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