Le Journal de Montreal - Weekend
LE DÉFI DE LA « FEMME-ORCHESTRE »
Pour son troisième album, Les choses extérieures, Salomé Leclerc avait envie de se dépasser. Artiste touche-à-tout, l’auteure-compositrice-interprète a décidé de réaliser elle-même l’album, en plus d’en jouer presque tous les instruments ! Le Journal s’est entretenu avec elle. En écoutant l’album, on se trouve plongé dans une ambiance enveloppante, presque planante. Avais-tu une esthétique sonore en tête quand tu as commencé la création ?
J’ai eu bien des volontés ! En fait, quand j’ai commencé à écrire les premières chansons, je pensais que ce serait plus acoustique, avec même du violon. Finalement, je suis arrivée avec un résultat dont je suis très fière. Je suis contente de la vibe du disque.
Sur ce disque, tu es une véritable « femme-orchestre », avec les rôles d’auteure-compositriceinterprète, multi-instrumentiste, arrangeuse et réalisatrice. Pourquoi voulais-tu porter tous ces chapeaux ?
Je savais qu’un jour, j’allais réaliser un album. Mon deuxième disque, je l’avais coréalisé. Le troisième, ça allait de soi. Je voulais peut-être le faire pour protéger ce que j’avais à dire, pour protéger ma voix. Je voulais que les gens sentent que je suis à côté d’eux. Et pour l’enregistrement, je me suis ramassée plus musicienne que jamais ! J’ai joué de tous les instruments, sauf les cordes. Je rêvais d’être en studio et d’avoir tous les postes accessibles branchés.
Pourquoi as-tu attendu quatre ans avant de sortir un nouvel album ?
Ç’a été long, en effet. Mais quand tu travailles à quatre musiciens en studio, par exemple, ça va quatre fois plus vite ! En étant seule, je doutais une journée sur deux. Quand la réalisatrice commence à stresser ou angoisser, c’est difficile d’aller rassurer l’arrangeuse.
As-tu parfois pensé à abandonner le projet en cours de route ou demander à d’autres personnes de venir t’aider ?
J’y ai pensé souvent, pour être franche. Antoine Corriveau est arrivé à mi-chemin du processus. J’avais justement besoin d’un avis extérieur, car je n’avais plus de recul. Ce qu’il m’a donné comme feedback, c’est exactement ce dont j’avais besoin. Félix Dyotte a aussi travaillé comme aide à la révision des textes.
Quel est le sens du titre Les choses extérieures ?
Autant j’étais dans ma bulle pendant cette production-là, autant j’avais la volonté de lever la tête, de regarder dehors. C’était un peu aller vers l’autre, sortir de ma bulle. Les textes restent impressionnistes comme avant. Mais il y a plus d’accès, de proximité.
Sur la pièce Nos révolutions, on ressent l’influence de Radiohead. Était-ce voulu ?
Radiohead est une grande influence depuis toujours. J’ai essayé de moins en écouter dernièrement, justement pour me permettre d’avoir d’autres influences. J’ai écouté Charlotte Gainsbourg, Beck, El Perro del Mar. Ton album va-t-il sortir sur support vinyle ? Oui ! C’est ma récompense. Quand je fais un album, je fixe le vinyle du jour 1 jusqu’au dernier. Là, on a dépassé le deadline et la sortie en vinyle va probablement aller au mois de novembre, avec le spectacle à Coup de coeur francophone. Quand on a fait l’ordre des chansons, il était pensé Face A et Face B. L’album de Salomé Leclerc, Les choses extérieures, est sur le marché. Elle sera en spectacle le 9 novembre, au Ministère de Montréal, dans le cadre de Coup de coeur francophone.