Le Journal de Montreal - Weekend
Père et fils dans l’enfer de la drogue
Steve Carell et Timothée Chalamet sont les vedettes du long métrage Un garçon magnifique, film tiré d’une histoire vraie.
Nicolas Sheff (incarné à différents âges par plusieurs acteurs, dont Timothée Chalamet), 18 ans, est bon élève et un adolescent heureux… jusqu’à ce qu’il découvre la méthamphétamine. Adapté à la fois de Tweak: Growing Up on Methamphetamines, écrit par Nicolas, et de Un
garçon magnifique, la chronique de David Sheff, journaliste et père de Nicolas, le long métrage suit 10 ans de lutte familiale pour sauver le jeune homme.
Afin d’écrire ce scénario combinant les deux ouvrages, les producteurs ont embauché Luke Davies (Lion) qui, avec le réalisateur Felix Van Groeningen, a « décidé que le truc que nous utiliserions serait de faire s’effacer un personnage de temps en temps de manière à être complètement immergé dans la vie de l’autre pendant un moment. Le fait de se concentrer sur un seul personnage permet une meilleure compréhension. Par exemple, on voit Nic et les raisons qui le poussent à retomber dans la drogue. Puis, on passe à David et on voit la manière dont cela le touche, et on recommence ». ÉMOTION…
« C’est une situation qui est vécue par énormément de personnes, a expliqué Timothée Chalamet lors de la présentation de l’oeuvre aux États-Unis. Et, par nature, ce n’est pas une histoire qui est souvent racontée. C’est pour cette raison que je suis ravi d’être ici, d’en parler. Ce sont des questions urgentes, et beaucoup de gens sont confrontés à cette réalité. »
« J’ai ressenti une immense pression à incarner et à interpréter, non pas le personnage d’un roman, mais quelqu’un de vrai, de vivant. J’ai été
frappé par la générosité de Nic, par sa gentillesse, par sa chaleur. Il m’a donné la permission de ne pas l’imiter, de ne pas reproduire ses maniérismes, mais de communiquer son histoire et celle de son père », a dit l’acteur de 22 ans nommé aux Oscars pour Appelle-moi par ton nom.
Ce sens de l’urgence a également été perçu par Steve Carell, seul choix du cinéaste pour prêter ses traits à ce père prêt à tout afin d’aider son fils. « Tout ce qui génère une réaction viscérale chez le public, qu’il s’agisse de rires ou de chocs, est une bonne chose, une chose de valeur », a ainsi souligné l’acteur dont le virage vers des rôles plus dramatiques a débuté avec Un amour fou en 2011.
« Le propos du film touche parce qu’il est vrai. Je rentre chez moi, je retrouve ma femme et mes deux enfants [l’acteur est père d’une fille de 17 ans et d’un garçon de 14 ans, NDLR] et ce que je ressens est réel. Cette histoire me touche profondément. »
« Pendant le tournage, tous les soirs, j’effectuais un post mortem de la journée avec ma femme. Elle voyait sur mon visage [que les scènes m’avaient touché]. Le film nous est vraiment rentré dedans, Timothée et moi. C’est un cliché, mais nous sentions que nous avions une responsabilité envers l’histoire, envers Felix et surtout envers les Scheff. C’est une histoire importante, d’actualité et universelle. »
« En tant que père, en tant que membre d’une famille, je trouve que le sujet principal de ce long métrage est l’amour. Le film parle de famille, de la dynamique entre des gens extraordinaires qui s’adorent. C’est ce qui était important pour moi et c’est ce que j’espère que nous sommes parvenus à transmettre », a-t-il souligné lors de la présentation de Un garçon
magnifique au Festival international du film de Toronto.
Un garçon magnifique émeut dès le 26 octobre.