Le Journal de Montreal - Weekend

J’AI PLUS DE CONFIANCE »

Virginie temps. Cinq Fortin ans aime après prendre avoir gagné son En route vers mon premier gala, et alors que sa complice Mariana Mazza, avec qui elle a fait le spectacle Mazza/Fortin, achève sa propre tournée, Virginie Fortin lance la sienne. Pendant q

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Alors que l’humoriste de 32 ans s’est fait découvrir avec ses numéros « une ligne, un punch », elle a aujourd’hui évolué vers la blague mijotée, qui découle d’une réflexion, la préférant à la petite vite facile qui parle de son quotidien. « Lors d’En route vers mon premier

gala, ça faisait un an que je faisais de l’humour, explique-t-elle. J’ai écrit beaucoup avec Louis Courchesne, qui est un grand cerveau humoristiq­ue. Il m’a montré à écrire de façon très rythmée, et dans le format d’En route…, il fallait cette formule efficace. »

Depuis, elle a délaissé ce qu’on appelle les one liners.

« J’ai la confiance nécessaire pour arriver sur scène et ne pas sentir qu’il faut que je fasse rire tout le monde tout de suite. Je sais que j’ai les outils pour voguer plus longtemps dans une réflexion. Si ça prend deux, trois minutes, je suis capable de l’assumer. Je suis moins pressée de faire rire. »

QUESTIONNE­MENTS EXISTENTIE­LS

Virginie Fortin annonçait au printemps dernier le titre de son spectacle :

Du bruit dans le cosmos. Un spectacle « philosophi­que nono » et « existentia­liste niaiseux ». Un concept assez nébuleux. Mais une chose est claire : elle ne parle ni d’elle ni de son quotidien, à l’instar de nombreux confrères.

Il sera question entre autres de surconsomm­ation, de capitalism­e, de féminisme. « Ce ne sont que les observatio­ns d’une humoriste qui depuis l’enfance a de grands vertiges par rapport à l’existence. Pourquoi on vit ? C’est quoi l’espace ? La vie, est-ce juste un jeu ? Mais il y a des blagues, je vous le promets ! » prend-elle la peine de préciser, en riant.

« Il faut prendre deux secondes pour réaliser comment tout ce qu’on trouve important, au final, ce n’est que du bruit dans le cosmos. Tout est si peu important quand on se rend compte qu’on meurt à la fin. »

« C’est un humour d’observatio­n, mais pas de mon quotidien, de notre quotidien en général », dit-elle.

GARDER SON STYLE

Le plus grand défi, selon elle, n’est pas de trouver son style d’humour pour se démarquer.

« Ce qui est difficile, c’est de le garder, dans un monde où dans les soirées d’humour, on est appelé à monter sur scène avec six, sept humoristes. »

« Des fois, c’est tentant de tranquille­ment, sans faire exprès, imiter ce qui fonctionne. Ça nous travestit peut-être nous-mêmes. C’est un art tellement populaire, qui a peut-être tendance à s’homogénéis­er », observe-t-elle.

TROIS PROJETS

L’artiste mène plusieurs projets de front cet automne. Elle tournera bientôt la troisième saison de Trop, et coanime L’heure est grave à Télé-Québec, une émission qui ne met pas de gants blancs pour aborder de front les sujets de société, comme l’environnem­ent ou le mouvement #metoo.

« L’heure est grave, c’est une émission parallèle à mon spectacle, dit-elle. On discute d’enjeux de société, mais avec une touche

funny. On essaie d’être le moins moralisate­ur possible, mais il y a une morale au final. »

Elle vit une carrière rêvée en ce moment. « Je veux que la télé et la scène puissent continuer de coexister. Je ne veux pas me brûler. Mais le plateau tient et c’est ça le rêve. » Virginie Fortin sera en spectacle du 24 au 26 octobre, au Théâtre Petit Champlain de Québec, ainsi que les 6 et 7 novembre au Théâtre Outremont à Montréal.

SANDRA GODIN Le Journal de Québec sandra.godin @quebecorme­dia.com

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PHOTO SIMON CLARK, AGENCE QMI

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