Le Journal de Montreal - Weekend
À 72 ANS, GINETTE RENO PREND DE NOUVEAUX RISQUES
Sept ans après La musique en moi, la chanteuse culte et muse du Canadien de Montréal propose finalement un nouvel album.
Deux constats : 1, à 72 ans, on pardonnerait à Mme Reno de se mettre sur le pilote automatique pour enregistrer une nouvelle oeuvre, mais 2, elle ne le fait pas et c’est tant mieux pour elle et ses admirateurs.
CONSTANCE ET RISQUES
Tout d’abord, l’évidence : Ginette Reno est toujours aussi en voix (ça s’entend, par exemple, sur Je n’ai pas vu passer le
temps où elle multiplie les envolées). Musicalement, Mme Reno demeure en terrain connu.
Les mélodies sont somptueuses… et tellement léchées que la richesse et la chaleur des instruments s’y perdent par moments, malheureusement. On salue, toutefois, les inspirations gospel de On
ne fait que passer, pièce qui ouvre le bal. Côté textes, l’artiste prend quand même quelques risques à souligner.
Pour La grosse – saviez-vous que c’est un de ses surnoms en France ? WTF, en effet ! –, la dame a littéralement commandé ses paroles à des auteurs en proposant moult pistes qu’elle avait couchées sur papier auparavant. En cette ère où la grossophobie est dénoncée, cet extrait hautement personnel est donc incroyablement d’actualité.
PAS DE HIT ? PAS DE PROBLÈME !
À défaut de compter sur une chanson ou deux à la Fais-moi la tendresse ou Ne
m’en veux pas – donc, un tube qui jouera à la radio jusqu’à la fin des temps –, 2
À jamais demeure un album agréable, voire surprenant, d’un bout à l’autre.
Oh, et aussi à souligner : le livret est riche en confessions de la principale intéressée !