Le Journal de Montreal - Weekend

LE RETOUR DE HUGO LAPOINTE

- CÉDRIC BÉLANGER Le Journal de Québec cedric.belanger @quebecorme­dia.com

Hugo Lapointe n’attend plus la reconnaiss­ance de l’industrie. De retour sur album après une pause de cinq ans marquée par un problème de santé, le petit frère d’Éric s’estime choyé d’avoir le soutien de ses collègues musiciens et surtout celui du public. « Tant que je fais plaisir à une personne, je suis le gars le plus satisfait du monde. »

Presque quinze ans après la sortie de Célibatair­e, Hugo Lapointe poursuit son chemin. Il compte sur des fans fidèles, mais la tablette au-dessus de son foyer n’affiche aucun trophée qui pourrait témoigner du succès obtenu depuis ses débuts.

En 2011, Éric Lapointe s’était porté à la défense de son frère. « Ça me fait drôlement chier », avait-il déclaré, estimant que Hugo aurait dû récolter des nomination­s cette année-là.

Sept ans plus tard, le cadet des Lapointe ne s’en fait plus, même s’il avoue qu’il aimerait lui aussi avoir son trophée un jour.

« J’ai vu nombre d’artistes monter sur scène pour aller chercher des trophées et gloire à eux. En revanche, j’en ai vu gagner des trophées et on ne les a jamais vraiment revus après. Moi, je suis encore là et je n’ai jamais été nommé à l’ADISQ. »

« Heureuseme­nt, enchaîne-t-il, le public est au rendez-vous à chaque fois. Je vais me questionne­r quand il n’y aura plus de demande et qu’il n’y aura plus un chat à mes spectacles. »

LE NÉGATIF AUX POUBELLES

On le comprend de relativise­r. Les dernières années n’ont pas été faciles. Affecté par des problèmes majeurs à une jambe qui ont forcé interventi­on chirurgica­le et hospitalis­ation, Hugo Lapointe a dû repousser la sortie de Mon arc est

une guitare, son cinquième album, de quelques années.

Car si son état de santé ne l’empêchait pas de monter sur scène, quitte à s’asseoir sur une chaise comme Dave Grohl à l’époque de sa jambe cassée, elle lui a coupé l’inspiratio­n.

« Au niveau de l’écriture, c’était laborieux. Quand j’écrivais, ça s’en allait vers le négatif et je n’aimais pas ça. Des chansons négatives, le moins possible », confie Lapointe, qui a mis aux poubelles ce matériel.

ROCK VINTAGE

Quand l’inspiratio­n est revenue, le chanteur et guitariste a décidé de faire équipe avec le réalisateu­r Éric Goulet. Son objectif était d’éviter de s’éparpiller comme c’était son habitude sur ses autres albums.

« Avant, il y avait du rock, de la musique latine, du jazz, du swing. J’ai toujours exploré et tout mélangé. Pour celui-ci, on reste dans le rock vintage. »

La pièce-titre, l’une des deux chansons offertes par Luc De Larochelli­ère, témoigne d’ailleurs de son amour pour son instrument fétiche. « Je me revois encore au secondaire avec ma guitare dans les mains. Ça me représente bien. »

Puisque bon sang ne saurait mentir, l’amour, celui qui fait mal en particulie­r, demeure au coeur de l’oeuvre de Hugo Lapointe. Un titre comme Elle manigance est le porte-étendard de cette mouvance.

« Oui, il y a des peines d’amour. C’est basé sur ce que j’ai vécu, mais aussi mes craintes. Je transmets souvent mes peurs dans mes chansons. Une peine d’amour, ça me tente pas », conclut-il en éclatant de rire. Mon arc est une guitare, de Hugo Lapointe, en vente le 19 octobre.

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MON ARC EST UNE GUITARE
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