Le Journal de Montreal - Weekend

TRAUMATISÉ­E PAR OPÉRATION BEURRE DE PINOTTES

Deuxième moitié des Brutes, la série web créée avec sa complice Lily Boisvert dans laquelle elles abordent, avec humour, des sujets féministes, l’auteure et animatrice y va de ses coups de coeur amusants, touchants et plus sérieux…

- ISABELLE HONTEBEYRI­E Agence QMI

Judith, quel est votre premier souvenir d’une salle de cinéma ?

Je suis allée voir La liste de Schindler beaucoup trop jeune, je devais avoir neuf ans. Ma mère avait menti sur mon âge, ce qui n’était pas la meilleure idée !

Le premier film qui vous a durablemen­t marquée ?

Celui auquel j’ai repensé plusieurs fois dans ma vie est 2 secondes de Manon Briand. Pour moi, jeune homosexuel­le, c’était la première fois que je voyais l’homosexual­ité être présentée comme une caractéris­tique secondaire du personnage puisqu’on l’apprend juste à la fin. À cette époque-là, c’était vraiment quelque chose de novateur.

Et plus récemment ?

J’ai adoré Get Out ! J’ai trouvé que c’était une façon hyper créative d’aborder un enjeu social. Nous étions dans une salle de cinéma à Brooklyn, le Nitehawk où on peut souper, et ça m’a vraiment marquée. Avec ma blonde, nous en avons parlé pendant des heures et des jours plus tard.

Quelle place tient le cinéma dans votre vie ?

J’ai commencé des études en cinéma et littératur­e comparée quand j’avais 18 ou 19 ans. J’étais une fan de cinéma à la fin de l’adolescenc­e et cette période m’a un peu écoeurée. À l’université, on nous fait regarder les films les plus marquants, pas les plus divertissa­nts et, depuis ce temps-là, j’ai délaissé le cinéma pour les séries télévisées. Je pense que je ne suis pas la seule de ma génération.

Un film qui vous a traumatisé­e, enfant ?

Opération beurre de pinottes, comme plusieurs enfants. C’est rushant ! C’était l’époque où l’on ne se privait pas de faire des films « malaisants » pour les enfants.

Votre premier kick au grand écran ?

Pascale Bussières dans Eldorado et, à partir de là, Pascale Bussières dans tous ses films ! À 14-15 ans, c’était clairement mon premier crush, je capotais !

La trame sonore qui a bercé votre adolescenc­e ?

J’ai écouté en boucle Over and Over, la trame sonore d’Orange mécanique ! J’avais un intérêt pour la musique classique puisque j’étudiais dans ce domaine.Orange mécanique, c’est le classique amené à un niveau psychédéli­que, c’est la Neuvième symphonie de Beethoven en accéléré avec des effets quasiment psychotrop­es.

Un film qui vous fait pleurer ?

Thelma et Louise. À chaque fois. C’est vraiment le désespoir face à l’espèce de cul-de-sac dans lequel on se trouve parfois, nous les femmes, quand on regarde la politique américaine, surtout en ce moment.

Le classique que vous n’avez toujours pas vu ?

La vie d’Adèle – Chapitres 1 et 2 d’Abdellatif Kechiche.

Dans quel film aimeriez-vous vivre ?

Il y a plein de films que j’ai adorés, mais qui sont très « psychose » et dans lesquels tu ne veux pas vivre ! J’ai donc pensé à des feel good movies et je vais donc dire Quand Harry rencontre Sally.

Si tout était possible, quel réalisateu­r, vivant ou mort, aimeriez-vous inviter au cinéma ? Et quel film iriez-vous voir ?

Je suis une grande fan de Léa Pool et j’aimerais l’inviter à aller voir La vie d’Adèle – Chapitres 1 et 2.

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