Le Journal de Montreal - Weekend
PAS À LA HAUTEUR
Première réalisation nord-américaine pour Mélanie Laurent, Galveston réunit Elle Fanning et Ben Foster, parfaits ensemble en deux paumés.
Galveston Film de Mélanie Laurent Avec Ben Foster, Elle Fanning, Lili Reinhart
Road movie dans le sud éloigné (Louisiane et Texas) des États-Unis,
Galveston débute en s’intéressant au personnage de Roy (Ben Foster), ancien malfrat travaillant désormais pour Stan (Beau Bridges), patron de la pègre de La Nouvelle-Orléans. Une histoire de jalousie entre les deux hommes fait que Stan l’envoie au massacre. Il en réchappe miraculeusement et, sur les lieux, rencontre Raquel (Elle Fanning), une escorte de 19 ans.
Ils s’enfuient ensemble, mais Raquel demande à Roy d’effectuer un détour, le temps qu’elle puisse régler une dette. Elle va ainsi récupérer Tiffany, sa soeur de trois ans. Le trio s’installe ensuite dans un motel pendant que Roy se demande comment faire tomber Stan et que Raquel accueille ses clients.
UNE INTRIGUE DÉCEVANTE
Le scénario de Galveston est de Nic Pizzolatto, l’homme derrière True
Detective. On se met donc à comparer les deux oeuvres. On retrouve, merci à Mélanie Laurent et à Arnaud Potier, son directeur de la photographie, une ambiance glauque à souhait. Malheureusement, l’intrigue n’est pas à la hauteur et on sent rapidement la recette facile derrière ce sombre long métrage.
Certains éléments fonctionnent, comme les deux acteurs et les rapports entre leurs personnages. Elle Fanning est toujours convaincante en Raquel, prostituée séduisant les hommes par pur réflexe professionnel. Ben Foster ajoute une touche attendrissante à son Roy, qui condamne le travail de Raquel tout en voulant la sauver. En ce sens, la rédemption typiquement américaine acquiert une sincérité grâce au talent des comédiens.
Le reste – la poursuite avec Stan, toujours à la recherche de Roy, la présence de Tiffany, la violence – ne semble qu’un mécanisme destiné à prolonger le film, ce qui donne au spectateur l’impression que Mélanie Laurent n’a pu résister au projet, mais n’a pas réussi à lui donner une touche supplémentaire d’originalité.
On est loin du mauvais film. Par contre, Gaveston ne parvient pas à satisfaire complètement.