Le Journal de Montreal - Weekend
MALHEUREUSEMENT INÉGAL
La haine qu’on donne
Film de George Tillman Jr. Avec Amandla Stenberg, Regina Hall, Russell Hornsby
Le talent de l’actrice Amandla Stenberg est indéniable, mais le film
La haine qu’on donne peine à trouver une cohérence et donc un public.
Le titre de l’oeuvre est tiré de la signification que Tupac Shakur donnait à l’acronyme de T.H.U.G. Life : « The Hate U Give Little Infants Fuck Everybody ». Avec une introduction pareille, on sait que le long métrage abordera des sujets durs dans une Amérique de plus en plus divisée socialement.
SURVIVRE AU RACISME
Effectivement, la première scène ne laisse aucun doute quant aux intentions du réalisateur George Tillman Jr. et de la scénariste Audrey Wells dans cette adaptation du roman à succès d’Angie Thomas. On y voit Maverick (Russell Hornsby), le père de Starr (Amandla Stenberg), l’héroïne du film, donner ce que les Américains noirs appellent « The
Talk » à ses enfants. La fameuse conversation est une mise en garde qu’adressent tous les parents afro-américains à leur progéniture. Des conseils de survie dans une société où toute excuse est encore bonne pour faire preuve d’un racisme non déguisé.
Starr, envoyée dans une école privée à des kilomètres de son quartier « à problèmes », car majoritairement noir, est à mille lieues de se douter qu’elle sera plongée, bien malgré elle, dans un maelström de violence.
La première moitié de ce long métrage de 133 minutes ne déçoit pas. Le propos prend aux tripes, le film est pour tous les publics, au point qu’on y entrevoit une oeuvre à la portée sociale significative. Malheureusement, l’enchantement est de courte durée.