Le Journal de Montreal - Weekend

MALHEUREUS­EMENT INÉGAL

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

La haine qu’on donne

Film de George Tillman Jr. Avec Amandla Stenberg, Regina Hall, Russell Hornsby

Le talent de l’actrice Amandla Stenberg est indéniable, mais le film

La haine qu’on donne peine à trouver une cohérence et donc un public.

Le titre de l’oeuvre est tiré de la significat­ion que Tupac Shakur donnait à l’acronyme de T.H.U.G. Life : « The Hate U Give Little Infants Fuck Everybody ». Avec une introducti­on pareille, on sait que le long métrage abordera des sujets durs dans une Amérique de plus en plus divisée socialemen­t.

SURVIVRE AU RACISME

Effectivem­ent, la première scène ne laisse aucun doute quant aux intentions du réalisateu­r George Tillman Jr. et de la scénariste Audrey Wells dans cette adaptation du roman à succès d’Angie Thomas. On y voit Maverick (Russell Hornsby), le père de Starr (Amandla Stenberg), l’héroïne du film, donner ce que les Américains noirs appellent « The

Talk » à ses enfants. La fameuse conversati­on est une mise en garde qu’adressent tous les parents afro-américains à leur progénitur­e. Des conseils de survie dans une société où toute excuse est encore bonne pour faire preuve d’un racisme non déguisé.

Starr, envoyée dans une école privée à des kilomètres de son quartier « à problèmes », car majoritair­ement noir, est à mille lieues de se douter qu’elle sera plongée, bien malgré elle, dans un maelström de violence.

La première moitié de ce long métrage de 133 minutes ne déçoit pas. Le propos prend aux tripes, le film est pour tous les publics, au point qu’on y entrevoit une oeuvre à la portée sociale significat­ive. Malheureus­ement, l’enchanteme­nt est de courte durée.

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PHOTO TWENTIETH CENTURY FOX Malgré l’excellence d’Amandla Stenberg, La haine qu’on donne est en demi-teinte.

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