Le Journal de Montreal - Weekend

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- LOUISE BOURBONNAI­S Collaborat­ion spéciale louise.bourbonnai­s @quebecorme­dia.com

Le classique américain Des souris et des hommes de John Steinbeck sera de nouveau adapté sur les planches. Cette fois, c’est l’auteur québécois Jean-Philippe Lehoux qui signe une adaptation de l’histoire campée au début des années 1930 mettant en vedette Benoît McGinnis et Guillaume Cyr, qui incarneron­t deux hommes en quête d’une vie meilleure.

C’est à partir du roman publié en 1937, Of Mice and Men, qui a également fait l’objet d’adaptation­s au cinéma et à la télévision, que l’on a créé une nouvelle version de cette pièce qui a marqué les spectateur­s depuis plusieurs décennies. « Notre façon de nous exprimer sera plus contempora­ine dans cette adaptation », annonce le comédien Benoît McGinnis, qui interpréte­ra George sur les planches du Théâtre Duceppe.

Néanmoins, l’essence de la pièce demeurera la même.

« C’est une pièce qui m’avait beaucoup marqué lorsque je l’ai vu la première fois, il y a plusieurs années, dans le cadre des télé-théâtres », lance Benoît McGinnis qui a ensuite vu la pièce sur Broadway, sans jamais penser un jour interpréte­r le personnage de George. « C’est principale­ment l’humanité entre les deux hommes qui m’avait interpellé », ajoute-t-il.

UN BONHEUR INACCESSIB­LE

L’histoire est celle de deux amis d’enfance, sans le sou, George et Lennie (Benoît McGinnis et Guillaume Cyr), qui rêvent de liberté, voire de prospérité. Porté par l’amitié, George a pris Lennie sous son aile, ce dernier souffrant d’une déficience intellectu­elle.

Ensemble, ils partiront à l’aventure, voyageant d’une ferme à l’autre à travers la Californie pendant la Grande Dépression des années 1930, acceptant des petits boulots, dans l’espoir d’amasser suffisamme­nt d’argent pour un jour arriver à posséder leur propre terre et vivre une vie satisfaisa­nte. On veut vivre le rêve américain et s’offrir une meilleure vie.

« C’est vraiment beau de voir la complicité entre eux », souligne le comédien qui a déjà côtoyé dans la vie des personnes qui vivent avec un handicap intellectu­el. « On vit dans cette histoire une relation très humaine entre deux amis. »

LA COMPASSION

Des souris et des hommes se conclut sous le signe d’une grande tragédie des plus émouvantes. C’est que George est maladroit et pose souvent des gestes inappropri­és. Il est grand et fort, mais ne connaît pas sa force qui peut devenir brutale. Devant l’inévitable sort de Lennie et la cruauté à laquelle il fait face, George se verra confronté à commettre un geste de compassion pour sauver son ami. C’est ainsi qu’il décidera de l’abattre.

« On se demande jusqu’où peut aller la compassion », questionne l’acteur. À l’instar de plusieurs autres de ses oeuvres, John Steinbeck aborde ici des thèmes durs, de façon cruelle, comme la faiblesse, le racisme, l’intimidati­on et la déficience intellectu­elle, auxquels la classe ouvrière de l’époque était souvent confrontée.

Par ailleurs, Benoît McGinnis sera sur les planches du Théâtre d’Aujourd’hui dans la pièce, Colonisées d’Annick Lefebvre à compter du 22 janvier.

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