Le Journal de Montreal - Weekend
Une histoire d’amour interdite
Après avoir été présenté au Théâtre français de Toronto, c’est au tour du Théâtre Prospero de transporter ses spectateurs dans l’univers poétique de l’auteur franco-ontarien, Michel Ouellet, où une jeune femme tombe amoureuse d’une autre femme aux valeurs
Le dramaturge Michel Ouellet, originaire du nord de l’Ontario, auteur d’une dizaine de pièces de théâtre, et lauréat de multiples prix littéraires, a campé son héroïne Di, dans sa région natale. « L’auteur a la réputation de poétiser la langue », fait remarquer le metteur en scène, Joël Beddows, qui est également directeur artistique du Théâtre français de Toronto.
L’histoire tourne autour de Diane, qui tient à se faire appeler Di, une adolescente de 16 ans, qui habite avec ses parents dans une région rurale du nord de l’Ontario. Di, interprétée par Marie-Ève Fontaine qui est en solo sur scène, découvrira l’amour, celui qui déchire et qui divise. Elle est entourée de sa mère Makati qu’elle adore, de son père Paclay et de son beau-père Mario, le deuxième mari de sa mère.
« La vie de Di sera perturbée par l’arrivée d’une compagnie minière dans son village qui fait du forage », confie Joël Beddows qui met en scène une quatrième pièce de l’auteur Michel Ouellet.
Les exploitants miniers ont besoin de terre et la famille de Di est menacée d’expulsion. « C’est la fin de son monde », ajoute le metteur en scène. « Ils sont là pour détruire l’environnement. »
UNE HISTOIRE D’AMOUR
Di tombera sous le charme de Peggy Bellatus, qui est à l’emploi de la compagnie minière venue négocier les modalités du départ de sa famille en achetant la propriété. Cette entreprise deviendra le camp ennemi pour l’univers de Di. « La pièce est une histoire d’amour entre Di et Peggy », lance le directeur artistique qui précise qu’au départ Di n’est pas au courant que Peggy est au service de la compagnie minière. C’est un peu comme tomber en amour avec l’ennemi. L’amour devient impossible, malgré une belle naïveté.
UNIVERS ONIRIQUE
Le dire de Di est aussi une fable fantastique. « Nous sommes dans un univers onirique », annonce Joël Beddows. Au coeur de cet univers boréal, les pensées de Di sont chargées de souvenirs un peu à la manière d’un enfant sauvage. « La notion du souvenir est bien présente », souligne-t-il.
Peu à peu, l’univers et le foyer familial de Di va s’effriter, une brique à la fois.
On a fait appel à une chorégraphe pour donner un style aux propos fantaisistes de Di.
Le directeur artistique du Théâtre français de Toronto, Joël Beddows, qui est en poste depuis deux ans a la volonté de faire circuler le théâtre contemporain de Toronto à Montréal et vice versa en élaborant diverses coproductions avec les théâtres montréalais.