Le Journal de Montreal - Weekend

Célébrer les 30 ans d’Amère America

- RAPHAËL GENDRON-MARTIN Le Journal de Montréal

En novembre 1988, le jeune Luc De Larochelli­ère lançait le premier album de sa carrière, Amère America. Trente ans plus tard, l’auteur-compositeu­r souligne cet anniversai­re avec une édition spéciale en plus d’un concert unique à Coup de coeur francophon­e. Le Journal a retracé avec l’auteur-compositeu­r l’origine de ce disque devenu très marquant.

Comment vous sentez-vous de célébrer les 30 ans d’Amère America ?

« Le temps passe vite ! Je me rappelle quand j’avais 30 ans et que je commençais à me trouver vieux (rires). Ça fait au moins 15 ans que l’album n’est plus disponible. La maison de disques de l’époque a fermé. Comme ce disque est la base de ma carrière, on a décidé de le rééditer nous-mêmes. Et tant qu’à faire, on voulait marquer le coup. C’est là qu’est arrivée l’associatio­n avec Coup de coeur francophon­e. L’album était sorti au début novembre 1988, donc ça tombait en plein dans les bonnes dates. »

À l’époque, vous veniez tout juste de remporter le Festival de Granby ?

« J’ai gagné en 1986 après y avoir participé deux ans de suite. Les chansons Le

trac du lendemain et Amère America, je les avais chantées à Granby. Il m’a ensuite fallu un an pour rencontrer Marc Pérusse, qui est devenu super important pour le reste de ma carrière. On s’était rencontrés par le truchement un peu accidentel de Guy Latraverse, qui produisait des shows de télévision à l’époque. J’avais fait une série de spectacles dans les parcs, qui s’appelait

La fête O’Keefe. Et Marc était le chef d’orchestre pour l’une des soirées où j’étais booké. C’est aussi là que j’ai rencontré son frère, François Pérusse. »

Comment est venu le flash du titre Amère America ?

« C’était à la fin 1985. J’avais 19 ans. À ce moment-là, j’étais déjà prolifique. J’écrivais des chansons depuis l’âge de 15 ans. J’habitais à Laval et je faisais de grandes marches. J’étais près du pont Viau. Beaucoup d’idées de chansons me sont venues en traversant le pont pour aller à Henri-Bourassa. On parlait beaucoup de l’Amérique à l’époque, avec Springstee­n et Born in the USA. Il y avait beaucoup de chansons glorieuses de l’Amérique. J’avais vu un documentai­re qui montrait plutôt l’autre côté de l’Amérique. Je me suis mis à penser à la chanson de Styx,

Sweet Madame Blue. Il y a un bout où ça répète “America”. Et c’est là que le titre m’est venu en tête, Amère America.»

Que pensez-vous du fait que le propos de cette chanson soit encore pertinent aujourd’hui ?

« J’ai un agent aux États-Unis, à la peau orange et aux cheveux jaunes, qui m’aide beaucoup (rires). On est à une époque caricatura­le, en ce moment. On vit dans le surréel. La chanson trouve une pertinence plus que jamais aujourd’hui. Depuis qu’elle est sortie, je crois que je l’ai jouée dans chacun de mes spectacles solos. »

Aviez-vous été surpris du succès que l’album avait connu à l’époque ?

« Oui et non. Je n’avais pas tant d’attentes que ça. J’étais encore à l’école. J’étudiais à l’UQAM en arts visuels et je me voyais faire un métier de ça. Mais j’avais fait Cégeps en spectacles et deux fois Granby et je savais que j’aimais ça. Avec l’album, je me lançais dans une affaire. Je me disais que j’allais manger du beurre de pinottes pendant des années. Finalement, les sept premières années ont été celles où j’ai fait le plus d’argent dans ma vie ! Ç’a eu un impact surprenant, ce disque. Mais comme je n’avais pas de comparatif, que je n’avais pas passé des années dans les bars, je pensais que c’était normal. Ce n’est que plus tard que j’ai pris la mesure de ce qui m’était arrivé à ce moment-là. »

Quel spectacle présentere­z-vous à Coup de coeur francophon­e ?

« On va recréer le show qu’on avait fait avec la tournée d’Amère America à l’époque. On a retrouvé un enregistre­ment du show au Club Soda, en 1989. On a pris les mêmes chansons et c’est ça qu’on va jouer au Lion d’Or, avec quelques petits changement­s. [...] Sur la scène, il y aura les mêmes musiciens qu’à l’époque et aussi les deux choristes qui avaient fait la tournée de Sauvez

mon âme. Ce sera vraiment comme des retrouvail­les ! »

Ce concert sera-t-il présenté un soir seulement ?

« C’est ce qui est prévu pour l’instant. On a fait deux shows de rodage, il y a quelques jours, à Winnipeg et Yellowknif­e ! Mais ce n’est pas écarté qu’on reproduise l’expérience. Je vais aussi passer les prochains mois à travailler sur le tome 2 de mon album avec Andrea Lindsay. » Luc De Larochelli­ère présentera le concert Amère America – 30e anniversai­re le 1er novembre au Lion d’Or. Pour les détails : coupdecoeu­r.ca. L’édition spéciale d’Amère America paraîtra le 2 novembre.

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 ??  ?? Luc De Larochelli­ère lance une édition spéciale d’Amère America, qui comprendra quelques enregistre­ments démos. PHOTOS AGENCE QMI, SÉBASTIEN ST-JEAN ET COURTOISIE
Luc De Larochelli­ère lance une édition spéciale d’Amère America, qui comprendra quelques enregistre­ments démos. PHOTOS AGENCE QMI, SÉBASTIEN ST-JEAN ET COURTOISIE

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