Le Journal de Montreal - Weekend

LE CULTE REVISITÉ

- BRUNO LAPOINTE Le Journal de Montréal bruno.lapointe @quebecorme­dia.com

Près d’un an après son Appelle-moi par ton nom, le cinéaste italien Luca Guadagnino change radicaleme­nt de registre en revisitant le classique de l’épouvante Suspiria. Mais n’utilisez pas le mot remake en sa présence ; le réalisateu­r a moult fois spécifié qu’il s’agissait plutôt d’un hommage au film-culte de Dario Argento.

Depuis sa sortie originelle en 1977, le Suspiria est devenu une véritable référence en matière de cinéma d’horreur et de giallo. Et pour cause.

Le cinéaste Dario Argento, depuis promu au rang de maître de l’horreur au même titre que ses compatriot­es Lucio Fulci et Mario Bava, y était au sommet de son art, présentant une oeuvre non seulement percutante, mais hautement stylisée. La simple mention du titre permet de raviver de forts souvenirs chez les fans d’épouvante.

Il a d’ailleurs été question d’une relecture (ou d’un remake, comme le disent les anglophone­s) depuis de nombreuses années, mais le projet a mis beaucoup de temps à se concrétise­r. Différents cinéastes et acteurs ont été associés à un éventuel Suspiria 2.0 au fil de la dernière décennie, sans jamais se rendre à l’étape du tournage.

L’attente tire toutefois à sa fin, et ce, au grand dam de Dario Argento, qui n’a pas caché son désaccord face à l’idée de voir son oeuvre originale revisitée par un autre cinéaste.

C’est peut-être pour cette raison que Luca Guadagnino préfère opter pour le terme « hommage ».

DANSE MACABRE

Car oui, ce Suspiria version 2018 garde la même prémisse que l’original, soit celle où une jeune Américaine s’inscrit dans une prestigieu­se académie de danse allemande qui, elle l’apprendra à ses dépens, est en fait dirigée par un couvent de sorcières.

Mais ce nouveau film nous entraînera visiblemen­t ailleurs, ou du moins, dans un univers parallèle, quoique complèteme­nt différent de celui que nous dépeignait Dario Argento il y a de cela quatre décennies. L’esthétique visuelle actuelle, plus moderne, tranche avec celle de l’époque où les personnage­s évoluaient dans un décor hautement coloré et éclaté.

On sait également que la relecture de Guadagnino frayera de nouveaux sentiers pour se retrouver en terrain inconnu des cinéphiles. Après tout, elle n’en aura pas le choix.

Quel que soit le résultat, on ne pourra pas accuser Guadagnino d’avoir pris les choses à la légère.

Et les réactions, elles ? D’un côté, certains détracteur­s ont avoué avoir hué le film et quitté les salles de projection avant la fin du visionneme­nt.

D’un autre côté, certains cinéphiles, dont Quentin Tarantino, ont rapidement crié au génie, tant dans les salles obscures que sur les réseaux sociaux.

Une chose est certaine : la barre est particuliè­rement haute pour les fans d’horreur.

Suspiria prendra l’affiche vendredi.

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Suspiria version 2018 garde la même prémisse que l’original, soit une jeune Américaine qui s’inscrit dans une prestigieu­se académie de danse allemande dirigée par des sorcières.
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Le Suspiria est devenu une véritable référence en matière de cinéma d’horreur.
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