Le Journal de Montreal - Weekend
L’HORREUR, CONJUGUÉE AU FÉMININ
Sous la direction de Stéphane Dompierre, 15 écrivaines québécoises ont accepté de relever le défi inusité qu’il leur a proposé : écrire une histoire d’horreur ou d’épouvante, un genre peu souvent travaillé par des femmes. Le résultat est étonnant : 15 histoires glaçantes signées par Stéphanie Boulay, Marie Demers et leurs 13 consoeurs.
Stéphane Dompierre est heureux du recueil et dit que le résultat correspond à ses attentes.
« Je voulais des histoires d’horreur. Je voulais les guider le moins possible, parce que je voulais voir ce que les femmes apportent dans l’horreur, dans la mesure où c’est un terrain peu disputé chez les femmes. C’est vraiment une niche plus masculine, en général », explique-t-il.
Les écrivaines ont plongé leurs plumes dans les zones d’ombre, dans les peurs et les angoisses, imaginant des récits où la peur guette toujours, même dans les moments calmes de la vie quotidienne.
Les auteures ont dû sortir de leur créneau. « Le clan était divisé entre les lectrices qui lisent de l’horreur et qui avaient hâte de s’y mettre, et les autres qui débutaient l’exercice de loin, dans la mesure où elles ne savaient pas où commencer ! Toutes les filles sont allées près de ce qui leur fait peur, à elles. »
Il a trouvé, par exemple, que le malaise était constant dans la nouvelle de Marie-Hélène Larochelle, Crudité, et « très très bien réussi » !
La nouvelle de Geneviève Jannelle est une histoire de fantômes assumée, mais beaucoup de présences inquiétantes apparaissent, comme dans la nouvelle de Stéphanie Boulay, Le Poids.
L’angoisse est présente partout, sans qu’apparaissent des monstres surnaturels. « On ne sait jamais où ça s’en va. C’est d’autant plus surprenant à chacune des nouvelles. Chaque auteure a gardé son style, sa plume. »
Stéphane Dompierre a le sentiment que ses auteures ont aimé l’expérience. « J’aimerais voir des romans d’horreur sortir de ces 15 plumes magnifiques ! Le plaisir que j’ai dans ces projets, c’est d’aller chercher des auteures de talent, et leur faire écrire des nouvelles. Comme éditeur, c’est un privilège, et c’est vraiment une joie pour moi», a-t-il dit.
Les histoires sont signées Mélikah Abdelmoumen, Jade Bérubé, Fanny Bloom, Stéphanie Boulay, Catherine Côté, Marie Demers, Fanie Demeule, Laurence Gough, Geneviève Jannelle, Marie-Hélène Larochelle, Véronique Marcotte, Maude Nepveu-Villeneuve, Mikella Nicol, Erika Soucy et Mélissa Verreault.