Le Journal de Montreal - Weekend
En Europe pour réaliser son rêve
Elle a des rôles chez nous comme en Europe, et quand elle n’est pas devant la caméra, on la retrouve derrière à titre de réalisatrice. Monia Chokri a l’embarras du choix et n’a aucune intention de s’en priver.
Pour la comédienne originaire de Québec, posséder toutes ces cordes à son arc constitue un rempart contre le chômage. En particulier les contacts qu’elle a développés en France et en Belgique, qui lui ont permis de jouer dans plusieurs films européens, dont la comédie romantique Emma Peeters, prétexte de cet entretien avec Le Journal.
« J’aime tourner en Europe parce que ça me permet de tourner au cinéma. Si on avait une industrie aussi grande que la France, je n’aurais pas besoin de partir. Mais puisque j’aime le cinéma et que j’ai envie de le pratiquer comme art, il faut que je m’expatrie pour en faire plus. »
LES AMÉRICAINS LUI ONT DÉJÀ FAIT SIGNE
Comme si mener une carrière d’actrice en équilibre sur deux continents n’était pas assez, Chokri a ajouté la réalisation à ses passions. Après avoir attiré l’attention avec son court métrage
Quelqu’un d’extraordinaire (vainqueur de nombreux prix sur le circuit des festivals en 2013 et 2014), elle vient de terminer le tournage de son premier long métrage, La femme de mon frère, attendu quelque part en 2019.
« Un peu comme Robin Aubert, j’aime beaucoup le jeu et j’ai envie de continuer. C’est certain que la réalisation me donne plus de liberté par rapport à mes choix comme actrice. »
C’est aussi une vocation qui pourrait lui ouvrir des portes au sud de la frontière. « J’ai déjà senti de l’intérêt quand mon court métrage a gagné à South By Southwest. À deux ou trois reprises, je suis partie aux États-Unis pour rencontrer des producteurs afin de travailler comme réalisatrice. »
CHANGEMENT DE TON
Mais revenons à Emma Peeters. Dans cette coproduction québéco-belge, Monia Chokri incarne une aspirante actrice qui, à l’aube de ses 35 ans et voyant que ses efforts ne lui permettent pas de percer, décide de mettre fin à ses jours. Ses plans sont cependant remis en question par sa rencontre avec un entrepreneur de pompes funèbres.
Pour cette habituée des films d’auteur dramatiques, jouer dans une comédie légère marquait un brusque changement de ton.
« C’est un registre que j’aime beaucoup, je me sens à l’aise dans la comédie. J’aimerais en faire plus », dit celle qui, pour les besoins d’une scène du film, a dû embarquer dans un cercueil.
« Je ne pensais pas que ça allait me déranger. Mais quand je me suis couchée dedans, j’ai trouvé ça un peu déplaisant. C’est bizarre. On prend conscience que c’est vers là qu’on s’en va. »
Emma Peeters, un film de Nicole Palo, sort au cinéma le 2 novembre.