Le Journal de Montreal - Weekend
SÛREMENT SON MEILLEUR ALBUM
L’expression « album de transition » est souvent accolée à un disque où on constate qu’un artiste passe à un autre genre musical, voire une nouvelle étape.
À cette figure, on pourrait ajouter « oeuvre fédératrice » : un LP, par exemple, qui combine toutes les aspirations professionnelles et personnelles ainsi que les styles musicaux de prédilection d’un(e) musicien(ne) en un tout homogène. C’est ce que Marie-Mai et ses collaborateurs réalisent sur Elle et moi.
EFFET DE TRANSITION
Du pop rock de ses débuts jusqu’aux clins d’oeil plus électro, l’artiste – qui signe la plupart des textes et collabore aux mélodies – rassemble habilement ses ambitions et son cheminement musical sur cette oeuvre incroyablement contemporaine, autant ici que chez nos voisins du Sud.
En gros, c’est de la pop de son époque : bien foutue et pas bébête du tout dans le propos.
DANS UN CARCAN
En fait, le seul reproche qu’on peut faire à Marie-Mai sur Elle et moi, c’est cette « volonté » de se confiner à ce « carcan ». Sans parler de formatage, le mot d’ordre de Marie-Mai pour ces nouvelles pièces – outre quelques exceptions – semble être « sonné » comme ce que pourraient livrer des soeurs d’armes comme Laurence Nerbonne, Milk & Bone ou encore Mariana & The Diamonds, voire Robyn.
Cela étant dit, l’interprète relève tout de même le défi. Avec brio, même. Les snobs de Marie-Mai, dont je suis, devraient tendre l’oreille. C’est un bon point de départ pour (re)découvrir sa carrière.