Le Journal de Montreal - Weekend
RECONQUÉRIR SON PUBLIC
Patrick Groulx a pris une pause de tournée solo pendant cinq ans. Et pour son « grand » retour sur scène, avec son spectacle simplement intitulé Groulx, l’humoriste de 44 ans ne revient pas avec ses gros sabots. « Je ne sais pas si les gens ont hâte de me revoir, admet-il avec honnêteté. Je veux regagner mon public. »
Patrick Groulx a fait la première médiatique de son troisième spectacle solo, Job : humoriste, en octobre 2010. Et la tournée s’est arrêtée trois ans plus tard. Pour la première fois en plus de huit ans, l’humoriste présentera donc de nouveaux numéros à son public et aux critiques dans quelques jours.
« Ça fait longtemps ! reconnaît-il. Mais je ne regrette pas du tout cette pause. J’avais annoncé que j’arrêtais durant au moins cinq ans. Ça faisait 20 ans que je faisais de la tournée. J’avais commencé à l’âge de 19 ans. Je l’ai fait pour mes enfants. Pendant cinq ans, j’ai recommencé à faire des trucs les fins de semaine, comme du ski et les fêtes d’enfants. Ça m’a permis de passer plus de temps avec eux. Je m’ennuyais trop. »
Depuis la fin de sa tournée précédente, Patrick Groulx a donné quelques spectacles avec ses « p’tits pas fins » (Sam Breton, Maude Landry, Matthieu Pepper). Mais ce n’est que l’an dernier qu’il a recommencé les spectacles solos. Sachant que la relève en humour a explosé au cours des dernières années, l’humoriste avait-il peur d’être dépassé ?
« Je n’ai pas eu peur, répond-il. Peut-être que je suis trop innocent (rires). Je ne pensais pas à ça. Je pensais plutôt à mon public. Je me demandais s’il allait encore être là. »
RIEN POUR ACQUIS
Patrick Groulx ne se fait pas d’illusions quant au paysage actuel en humour. « J’ai abordé cette tournée-là d’une façon complètement différente, dit-il. Sachant qu’il y a beaucoup d’humoristes qui tournent, voyant que la relève est très forte et sachant que je n’ai pas fait de scène depuis cinq ans, j’essaie de l’aborder comme un humoriste de la relève. Je ne veux pas une seconde que mon public pense que je les tiens pour acquis. »
Même s’il ne tourne pas le dos aux grosses salles de 2000 sièges, Patrick Groulx a souhaité ajouter davantage de petits lieux pour cette nouvelle tournée. « Avec mon rodage, j’ai découvert plein de petites salles partout au Québec qui m’ont fait triper. Je me suis dit que je les revisiterais avec la tournée officielle. »
C’est pour retrouver la proximité avec le public qu’il a décidé d’aller jouer dans la petite salle du Grand Théâtre de Québec, la salle OctaveCrémazie. « J’avais joué là avec Louis-José (Houde) quand on rodait nos premiers shows ! » Et à Montréal, il a opté pour le Club Soda.
« En formule cabaret, c’est environ 560 places. C’est une belle grosseur de salle que j’aime. [...] Avant, on se valorisait à coup de billets vendus, de plaques, de grosses salles. Moi-même, j’en ai vendu des billets, et j’étais fier. Mais là, je trouve qu’il y a un retour aux sources dans le milieu, un retour à la base qui est bien intéressant. »
ÉMISSION SUR LA CONSTRUCTION
Avec Groulx, l’humoriste a voulu revenir à la forme de stand-up la plus pure, inspirée des comiques américains. « Je voulais quelque chose de plus brut », dit celui qui a travaillé avec François Avard, Pierre Fiola et Julien Tapp pour ses textes.
En plus de sa tournée solo, Patrick Groulx peut actuellement être vu au petit écran, à l’animation de Maître du
chantier, sur les ondes de V. « J’ai vu les deux premiers épisodes et je suis super content du résultat. Après avoir animé 226 épisodes, durant 11 saisons, de Jobs de bras, j’étais heureux qu’on m’offre ce nouveau projet. J’ai toujours été intéressé par le monde de la construction. Cette émission est un concours où l’on cherche le prochain entrepreneur général. » Patrick Groulx présentera son nouveau spectacle les 4 et 5 février, au Club Soda de Montréal. Il sera aussi au Grand Théâtre de Québec, le 11 avril. Maître du chantier est diffusée à V tous les lundis, 20 h.