UNE MUSICIENNE PAS SI CLASSIQUE…

Même si elle évolue dans le milieu assez conservateur de la musique classique, Valérie Milot se distingue par son style, son énergie. Celle qui fut une adolescente rebelle a tracé sa voie pour exercer son art en faisant les choses autrement. L’artiste virtuose n’a pas fini de faire vibrer sa harpe. Valérie, vous êtes harpiste de profession. Parlez-nous de votre instrument.

En novembre 2017, je me suis rendue à Chicago pour visiter la plus emblématique usine de harpes, Lyon & Healy. Lorsque j’ai joué sur cette harpe, j’ai vécu un moment exceptionnel. J’ai eu un coup de foudre pour cet instrument. J’en ai essayé d’autres, mais je revenais toujours à celui-ci. Il vaut 120 000 $. Je me disais qu’un jour, peut-être...

Qu’a-t-il de si particulier ?

On peut trouver des milliers de harpes pareilles à travers le monde, mais ce modèle n’existe qu’en 13 exemplaires. Avec ses feuilles d’or, la mienne est exceptionnelle sur le plan de la lutherie. Elle a une sonorité hors norme et une chaleur exceptionnelle.

Comment avez-vous réussi à vous la procurer ?

C’est M. Roger Dubois, président du Groupe Canimex, qui a rendu la chose possible. Il possède une collection de plus de 100 instruments et n’avait pas de harpe à sa collection. Je l’ai reçue le 23 décembre. Monsieur Dubois a un grand coeur.

Comment vous êtes-vous intéressée à la harpe, initialement ?

Je faisais déjà beaucoup de musique quand j’ai choisi l’instrument à l’âge de 10 ans. Nous sommes trois enfants à la maison, et nous avons appris la musique avant de savoir lire l’alphabet. J’apprenais le piano, mais j’avais besoin de plus de proximité avec mon instrument.

À quel moment avez-vous compris que vous alliez en faire une carrière ?

J’avais 16 ans. J’étais une adolescente assez rebelle... On perçoit souvent la harpe comme l’instrument des anges, vaporeux. Je respecte tout à fait ceux qui font ressortir cet aspect, mais ce que je vis lorsque je joue de cet instrument est bien différent. C’est comme une danse.

Quel style musical vous caractérise ?

J’aime le côté conventionnel de mon milieu, l’ambiance du concert classique. En concert, il y a des moments vaporeux, ça fait partie de mon instrument, mais je visite aussi d’autres styles musicaux. Je présente actuellement un concert qui s’appelle Orbis Musique + Technologie. Enchaîner Orbis avec un concert durant lequel je joue un concerto de Mozart m’équilibre.

Valérie Milot se produira avec Les Violons du Roy le 7 mars, au Palais Montcalm de Québec, et le 8 mars, à la salle Bourgie, à Montréal.