Le Journal de Montreal - Weekend
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Imaginez Tarantino réaliser Stranger Things ou, encore, Wes Anderson revisiter Les Goonies ,et vous aurez un avant-goût de cette exaltante lecture qu’est 4 Kids walk into a bank. Dans cette comédie noire d’action, une jeune étudiante, aidée de ses 3 amis, tente d’empêcher son père de renouer avec son ancienne vie en participant au braquage d’une banque en le devançant. Un poignant récit sur l’amitié, la famille et ce que cela implique de devenir adulte dans ce monde complexe qui est le nôtre, le tout livré avec une inventivité graphique réjouissante. Déjà un 5e tome des colorées mésaventures du trio d’octogénaires qui entendent bien mener ce qu’il leur reste de vie comme s’ils avaient 20 piges. Les auteurs abordent des thèmes criants d’actualités, dont la crise des migrants, le droit à la revendication (en pleine crise des gilets jaunes) et la surconsommation avec éloquence, verve et sensibilité, faisant osciller les lecteurs entre le rire et les larmes. Rares sont les séries qui savent durer avec autant de panache. Les vieux fourneaux se hissent à n’en point douter au statut de « classique ». Comme l’annonce le titre de ce premier volet, voilà l’endroit idéal pour découvrir ou renouer avec l’emblématique superhéros dont l’un des cocréateurs – Stan Lee – s’éteignait il y a quelques semaines à peine. Le scénariste émérite Nick Spencer (The Fix, Superior Foes of Spider-Man, Ant-Man) revient aux racines du personnage, insufflant une dose d’humour et de rebondissements qui manquait cruellement au jeune Peter Parker depuis tant d’années. L’illustrateur Ryan Ottley, qui a travaillé près d’une décennie sur Invincible, appose quant à lui sa ligne claire et son découpage dynamique qui cimente le tout. Une lecture pimpante qui redonne les lettres de noblesse au justicier arachnéen.