Le Journal de Montreal - Weekend

DES PARAPLUIES DE CHERBOURG AU ROCKY HORROR PICTURE SHOW !

- ISABELLE HONTEBEYRI­E Agence QMI

Productric­e derrière le succès des films d’animation La

guerre des tuques et La course des tuques, Marie-Claude Beauchamp ouvre toutes grandes les portes de sa mémoire cinématogr­aphique dans laquelle l’éclectisme règne en maître.

Marie-Claude, quel est votre premier souvenir d’une salle de cinéma ? Je devais avoir six ou sept ans et c’était

Devine qui vient dîner… j’ai de l’âge n’est-ce pas ? C’était dans le sous-sol de l’église, dans le cadre d’un ciné-club où nous allions le vendredi soir. Ce film m’a beaucoup marquée et est devenu, à mon adolescenc­e, des sujets de discussion et mon argumentai­re ! C’est un grand film sur la différence, la place des Noirs, etc. Iriez-vous jusqu’à dire qu’il s’agit de votre premier film marquant ? Oui, probableme­nt. En fait, c’est celui qui a déclenché le plus de conversati­ons avec mon père sur le racisme... et j’avais six ou sept ans ! Devine qui vient

dîner m’avait vraiment troublée parce que rien en moi n’était raciste et je me rendais compte à quel point il y en avait autour de moi. Ce film a vraiment été un déclencheu­r. Et plus récemment ? Je dirais Les fils de l’homme. J’en suis sortie troublée, chamboulée, à l’envers, estomaquée par la cinématogr­aphie. Y a-t-il un film dans lequel vous aimeriez vivre ? Je suis une romantique et je viens d’une famille où nous chantions beaucoup. Donc, les films dans lesquels il y avait de la musique jouaient en boucle et nous connaissio­ns les chansons par coeur.

Les parapluies de Cherbourg a bercé une grande partie de mon enfance. Je connais toutes les paroles, j’ai chanté les chansons lors de mariages, j’ai même chanté ça au mariage de mon frère il n’y a pas longtemps ! Qui est votre premier « kick » au grand écran ? Je pense que c’est Ryan O’Neal dans

Love Story. Le film m’a fait verser toutes les larmes de mon corps. Quand j’avais besoin de pleurer – parce que lorsqu’on est adolescent­e, on a souvent besoin de pleurer, il faut que ça sorte –, je le regardais. La trame sonore qui a bercé votre adolescenc­e ? Ça a été celle du Rocky Horror Picture

Show, la comédie musicale dans laquelle on intervenai­t. J’ai été la voir au moins 20 fois ! On pouvait y contribuer, on arrivait donc avec nos rouleaux de papier de toilette et toutes sortes d’éléments de base et, pendant le film, on intervenai­t à la demande de l’acteur. On lançait des choses ! C’était vraiment extraordin­aire ! Un film qui vous a traumatisé­e, enfant ? C’est L’exorciste ! J’ai encore en tête l’image du corps qui glisse sur les marches ! Je n’avais pas l’âge – je devais avoir 13 ans environ –, mon frère l’avait et c’est lui qui m’avait fait rentrer par la porte d’en arrière du cinéma où il travaillai­t. J’en ai fait de ces cauchemars ! Le classique que vous n’avez toujours pas vu, mais que vous vous promettez de regarder ? Il y en a plusieurs, mais j’ai choisi Les

enragés (Reservoir Dogs). C’est un film que mon fils a vu et il passe son temps à me dire : « Quoi ? Tu ne l’as toujours pas vu ? » Une réplique de film que vous utilisez dans la vie courante ? Je dis souvent « On achève bien les chevaux ». C’est un film qui m’avait vraiment marquée et j’utilise le titre comme une expression.

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Devine qui vient dîner
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Love Story
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Les fils de l’homme
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Rocky Horror Picture Show
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L’exorciste

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