Le Journal de Montreal - Weekend
LA PASSION DES GRANDS ESPACES
Pour la Saint-Valentin, une histoire d’amour magnifiquement racontée.
Durant son enfance, Olga Rinke perdra coup sur coup son père et sa mère, tous deux emportés par le typhus. Elle sera alors prise en charge par son acariâtre grand-mère paternelle qui, au tournant du XXe siècle, vit seule dans un petit village de Poméranie. C’est donc à ce moment-là qu’Olga rencontrera Herbert Schröder, le fils de l’homme le plus riche de la région.
Si cette histoire avait été écrite par un autre que Bernhard Schlink, à qui on doit notamment l’émouvant Le liseur ,Olgaet Herbert auraient fort probablement fini par se marier et avoir beaucoup d’enfants. Mais ici, c’est à peine s’ils auront le temps d’être amants. Car en plus de courir le risque d’être déshérité par ses parents si jamais il lui prenait l’envie d’épouser une simple villageoise, Herbert sera très jeune attiré par ce qu’il appelle « l’immensité sans fin ».
PLUS LOIN, TOUJOURS PLUS LOIN
Après avoir été incorporé dans le premier régiment d’infanterie de la garde prussienne, Herbert se portera ainsi volontaire pour rejoindre le corps expéditionnaire dépêché dans le protectorat allemand d’Afrique du Sud-Ouest. Et puis ce sera l’Argentine, la Carélie, le Brésil, la Sibérie ou la Kamtchatka, Herbert aimant voyager plus que tout au monde. Ce qui ne l’empêchera pas de venir régulièrement retrouver Olga, quel que soit le coin perdu d’Allemagne où elle enseigne. Tout changera cependant le jour où il prendra part à une expédition en plein coeur de l’Arctique…
Composé de trois parties bien distinctes, ce court roman nous permettra surtout de voir ce qu’Olga traversera de son côté pendant toutes les années où elle attendra désespérément le retour d’Herbert.
Et ce qu’on découvrira sera souvent bouleversant.