Le Journal de Montreal - Weekend

RÉALISATRI­CE DANS L’ÂME

Dix années se sont écoulées entre la sortie du premier film de Mariloup Wolfe, Les pieds dans le vide, et celle de son second, Jouliks. Entre ces deux projets, la cinéaste et actrice de 41 ans n’a pas chômé et a accumulé beaucoup d’expérience en réalisant

- MAXIME DEMERS Jouliks prend l’affiche vendredi.

« Entre mes deux films, il y a eu deux séries télé majeures (Ruptures et Hubert et Fanny) et deux enfants, ajoute-t-elle en riant ! J’ai aussi eu quelques rôles à l’écran, dans 30 Vies, Unité 9 et Survie. Ç’a été des années occupées. »

Au cours de la dernière décennie, Mariloup Wolfe a donc eu l’occasion de s’affirmer de plus en plus comme réalisatri­ce en enchaînant les tournages de séries télé : « J’ai beaucoup plus d’heures de réalisatio­n derrière la cravate que quand j’ai tourné Les pieds dans le vide il y a dix ans, observe-t-elle. Je me sens plus aiguisée sur un plateau de tournage et plus en confiance avec le jeu des acteurs ».

Ce qu’il faut savoir, c’est que même si elle s’est fait connaître d’abord comme actrice, Mariloup Wolfe a toujours rêvé de réaliser des films. Elle a d’ailleurs étudié en production cinéma à l’Université Concordia.

« J’aime aussi le métier d’actrice, mais je veux faire des films depuis l’âge de 20 ans, souligne-t-elle. J’ai toujours été derrière la caméra quand je tournais des films à l’université. Je me suis finalement retrouvée devant la caméra au début de ma carrière en décrochant un rôle dans Ramdam. Mais je n’ai jamais perdu de vue la réalisatio­n.

« Aujourd’hui, je crois que je me considère plus comme une réalisatri­ce que comme une actrice. Si j’ai d’autres opportunit­és comme actrice qui se présentent, je vais les prendre, parce que j’aime ça. Mais s’il n’y en a plus et que je peux continuer à travailler comme réalisatri­ce, je vais être heureuse. »

POÉSIE ET CANDEUR

Adapté de la pièce de théâtre du même titre de Marie-Christine Lê-Huu, Jouliks relate une histoire d’amour entre un homme (Victor Andrés Trelles Turgeon) et une femme (Jeanne Roux-Côté), vue à travers les yeux de leur fille de sept ans (Lilou Roy-Lanouette), dans le Québec rural des années 1970.

Mariloup Wolfe n’avait pas vu la pièce Jouliks quand elle a été montée au Théâtre d’Aujourd’hui en 2005. Elle a eu un coup de coeur pour cette histoire en lisant le scénario écrit par MarieChris­tine Lê-Huu.

« J’aime vivre des émotions fortes quand je vais au cinéma, explique-t-elle. J’aime le divertisse­ment léger, mais j’aime surtout voir des films qui me transporte­nt et me restent en tête pendant longtemps. Il faut que ça m’ébranle et que ça me chamboule. La lecture du scénario de Jouliks m’a fait sentir cela. J’aimais l’écriture de Marie-Christine, que je trouvais imagée. Mais je me suis aussi laissée prendre à la lecture. J’ai pleuré à la fin. J’aimais que ce soit une histoire dure et tragique, qui était racontée avec la poésie et la candeur d’une enfant de sept ans. »

TROUVER LA BONNE ACTRICE

Comme tous les films dont les personnage­s principaux sont des enfants, un des plus grands défis pour Mariloup Wolfe a été de dénicher la jeune actrice qui allait jouer le rôle central du film. Elle a finalement arrêté son choix sur Lilou Roy-Lanouette, une fillette de neuf ans (elle en avait sept au moment du tournage) qui n’avait encore jamais joué à l’écran.

« On a vu plus de 230 petites filles, et on a été chanceux parce que Lilou était dans le dernier groupe, indique la réalisatri­ce. Elle venait de s’inscrire dans une agence, donc c’était sa toute première expérience de tournage.

« C’était important de trouver une jeune actrice qui avait la même énergie que le personnage, parce que je ne pense pas que tu puisses construire un personnage à sept ans. Il fallait qu’elle soit dégourdie, qu’elle n’ait pas peur de grimper dans les arbres et de tenir des poules dans ses mains. Il fallait qu’elle ait un petit côté sauvage, mais qu’elle ait aussi une humanité dans son regard.

« On a vu des petites filles mignonnes, mais qui n’avaient pas le côté tomboy du personnage. Avec Lilou, on sentait qu’elle avait ça en elle. En plus, elle a un charisme naturel à l’écran. Sur le plateau de tournage, tout le monde voulait l’adopter ! »

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L’actrice
Lilou Roy-Lanouette dans le film Jouliks
PHOTO COURTOISIE TÉLÉFICTIO­N Mariloup Wolfe, la réalisatri­ce L’actrice Lilou Roy-Lanouette dans le film Jouliks
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