Le Journal de Montreal - Weekend
Une exposition immersive
C’est l’une des expositions les plus attendues cette année à Montréal. Pour la première fois, avec Imagine Van Gogh, Vincent Van Gogh reçoit un traitement multimédia dans une exposition immersive où ses oeuvres font huit mètres de haut !
Cela faisait plusieurs années que la Française Annabelle Mauger souhaitait venir présenter l’exposition Imagine Van Gogh à Montréal. « Mais nous n’arrivions pas à trouver le bon site, dit-elle au Journal. C’est finalement mon producteur Pascal Bernardin qui a trouvé l’Arsenal [dans le quartier Griffintown]. Il s’est rendu sur place et on a fait un FaceTime en direct. Je lui ai dit : on le prend tout de suite ! »
Sur les lieux, dès le 5 décembre, les visiteurs pourront admirer environ 200 oeuvres de Van Gogh en format géant. « C’est un peintre que la planète entière connaît, dit la coréalisatrice, qui a conçu le projet avec Julien Baron. On connaît ses tournesols, ses iris, ses mangeurs de pommes de terre. Mais a-t-on jamais vraiment pu s’approcher véritablement de chacune de ses oeuvres ? J’ai envie de répondre non. Avec une exposition où un détail de deux centimètres fait tout d’un coup huit mètres de haut, vous rentrez vraiment dans la toile et vous pouvez découvrir vraiment le travail de Vincent Van Gogh. »
Comment Annabelle Mauger en estelle venue à concevoir des expériences immersives de ce genre ? Originaire de Normandie, elle s’est spécialisée dans le livre d’art avant de travailler pour la compagnie Cathédrale d’Images, en 2000, avec qui elle a fait ses premières créations audiovisuelles.
PASSIONNÉ PAR SON ART
Que représente Vincent Van Gogh pour elle ? « Je ne sais pas ce qu’il représente pour moi. Mais je sais ce que je ne veux pas qu’il représente : un artiste maudit, triste, suicidaire, répond-elle. Bien au contraire, je pense que Van Gogh était un être passionné par son art, par l’aventure. Lorsqu’il peignait, il était heureux. C’est ce peintre-là que je vous amène à Montréal. »
Pour arriver à se retrouver parmi toute l’imposante collection du légendaire artiste, les coréalisateurs ont fait appel à Androula Michael, une historienne de l’art spécialiste de Picasso et du XIXe et XXe siècle.
Pour Annabelle Mauger, ces expositions immersives sont accessibles à tous les publics. « Dans un musée académique, les oeuvres sont souvent placées à plus d’un mètre du sol. Les enfants n’y ont pas accès. Bien souvent, les oeuvres sont tellement belles et fragiles que vous n’avez guère le droit de vous en approcher à moins d’un mètre. Dans notre exposition, il y a des images géantes sur des tableaux, et même sur le sol. »
Après Van Gogh, Annabelle Mauger et son partenaire ont récemment lancé une nouvelle exposition immersive sur Picasso, à Lyon. « J’espère bien pouvoir l’amener aussi à Montréal, mentionne celle qui planchera bientôt sur une nouvelle exposition sur Claude Monet. Pour Picasso, l’espace qui nous accueille ne fait que quatre mètres de hauteur. Il a fallu complètement retravailler l’immersion. On n’est plus du tout dans cette gravité verticale. J’étais un peu anxieuse et me demandais si le public allait être réactif. Mais c’est un pari réussi. »
L’exposition immersive Imagine Van Gogh sera présentée dès le 5 décembre à l’Arsenal art contemporain Montréal. imagine-vangogh.ca