Le Journal de Montreal - Weekend

PLUS QUE DE SIMPLES OBJETS

- YAN LAUZON Toutes les infos, incluant les offres d’ateliers, du Salon des métiers d’art du Québec se trouvent au metiersdar­t.ca

Christian Bégin veut aider à « se réappropri­er une identité culturelle par toutes sortes de canaux ». Pour une troisième année consécutiv­e, il est donc le porte-parole du Salon des métiers d’art du Québec, un événement au cours duquel 300 exposants prendront possession de la Place Bonaventur­e, à Montréal, du 6 au 22 décembre.

« Je trouve que les artisans sont un des canaux importants, peut-être dans les plus vieux au niveau de la pérennité parce que ce sont des gens qui possèdent des savoirs qui remontent à très, très longtemps, et que s’ils ne les perpétuaie­nt pas, probableme­nt qu’ils se perdraient », confie l’animateur et comédien.

GRANDE SIGNIFICAT­ION

C’est pourquoi Christian Bégin continue de cogner sur le même « clou », incitant le public à venir encourager les créateurs d’ici. « Je trouve que les artisans et artisanes sont des résistants. Ce sont des gens qui font un geste de résistance devant un mouvement de surconsomm­ation. »

Contre les projets anonymes, il vante les mérites des créations qui ont une portée. « Quand on achète un objet d’un artisan ou d’une artisane, on achète un objet qui va résister au passage du temps […], qui est réfléchi, qui est porteur de sens. »

Cette importance qu’il accorde au travail des créateurs s’harmonise, dit-il, avec les besoins et la réalité. Elle sert également à tenter d’abattre un cliché tenace.

« Il y a encore une perception persistant­e par rapport aux métiers d’art que c’est de l’artisanat un peu quétaine, un peu désuet, que c’est du vieux macramé ou de la lampe Tiffany. On n’est plus là du tout… C’est vraiment de prendre du temps pour aller voir les gens, de se rendre compte que ce qu’ils font est tout à fait en écho avec la réalité d’aujourd’hui et aussi de comprendre leur démarche. »

TOUJOURS ACTUEL

Pour la 64e édition du Salon des métiers d’art du Québec, six journées ont été ajoutées. Avec cette bonificati­on, son porte-parole y voit la pertinence accrue de l’événement.

« Visiblemen­t, c’est quelque chose qui a de plus en plus de sens pour les gens. Bien sûr, le poids de la machine est lourd ; la tendance à vouloir embrasser le rouleau compresseu­r du progrès est lourde, mais, en même temps, on parle du Salon des métiers d’art et il y a plein de petits marchés qui émergent un peu partout. Ce sont des lieux où les gens ont compris ce mouvement de traçabilit­é, d’acheter local, de donner du sens... »

Encore cette année, Christian Bégin – qui dit être entouré d’objets d’artistes tant dans sa demeure de Kamouraska qu’à son domicile montréalai­s – offrira des visites guidées. Il sera imité par le célèbre designer Jean-Claude Poitras.

LENTEMENT, MAIS SÛREMENT

« Monsieur Poitras développe de plus en plus ce qu’on appelle le slow fashion. La mode, c’est une des affaires les plus éphémères, les plus cycliques et qui encouragen­t le plus une consommati­on effrénée. Monsieur Poitras résiste àça.»

« Dans ce mouvement de l’éloge de la lenteur, les artisans sont une réelle incarnatio­n. Faire un bol à la main, quand tu réfléchis, ça prend du temps. On va traverser le Salon dans cet esprit-là, prendre le temps d’aller à la rencontre des artisans… »

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Christian Bégin est le porte-parole du Salon des métiers d’art du Québec pour une troisième année consécutiv­e.
SALONDES MÉTIERSD’ART DUQUÉBEC Christian Bégin est le porte-parole du Salon des métiers d’art du Québec pour une troisième année consécutiv­e.

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