Le Journal de Montreal - Weekend

LE CRÉATEUR DE BEPPO LA GRENOUILLE DESSINE ENCORE

- MARIE-JOSÉE R. ROY

La grenouille Beppo célèbre ses 36 ans en 2019, et son créateur dessine encore avec autant de passion. Jacques Goldstyn attirait sans effort petits et grands à sa table au récent Salon du livre de Montréal, prenant le temps de griffonner à chacun, avec minutie, une petite illustrati­on en guise de remercieme­nt, au lieu de l’habituelle signature que les auteurs offrent généraleme­nt.

Bien en évidence au kiosque où il prenait place, dans l’espace des Éditions Bayard, trônait une petite peluche de Beppo, emblème du magazine Les Débrouilla­rds depuis près de quatre décennies (et de feue l’émission jeunesse du même titre qu’animaient Marie-Soleil Tougas et Gregory Charles, et, plus tard, Karine Vanasse), de même que des exemplaire­s d’ouvrages récents de Jacques Goldstyn.

PLUSIEURS CHAPEAUX

Parmi eux, Jules et Jim – Frères d’armes (2018), qui sera bientôt adapté en dessin animé, et Le prisonnier sans frontières (2015). Infatigabl­e, le dessinateu­r officie pour plus d’une maison d’édition – il publie aussi à La Pastèque – et ses crayons s’aventurent autant dans des thématique­s juvéniles que dans des créneaux plus lourds. Le prisonnier sans frontières, par exemple, s’attarde à la Première Guerre mondiale.

« Les gens sont étonnés que je puisse porter plusieurs chapeaux », a raconté en entrevue l’artiste, qui estime pouvoir dire à peu près n’importe quoi par le biais de la bande dessinée, ce neuvième art qu’il considère comme un médium immortel.

MONDE SANS LIMITES

« La bande dessinée a le même impact sur moi qu’il y a 30 ou 40 ans, quand j’en lisais, petit, quand j’allais à la bibliothèq­ue. C’est toujours le même système, neuf cases par page, comme les story-boards qu’on utilise au cinéma, avec les images qui se succèdent. Avec une bande dessinée, c’est formidable, parce qu’on peut réaliser un film sans avoir les moyens. On peut utiliser le décor qu’on veut, envoyer les personnage­s sur la planète Mars ou dans n’importe quel pays, dans le fantastiqu­e ou au Moyen Âge, sans avoir à gérer des ego d’artistes et à payer des décorateur­s. On crée notre propre monde, sans limites. Je suis encore fasciné de constater que ç’a vraiment un impact », a détaillé

Jacques Goldstyn, qui planche présenteme­nt sur un roman graphique pour adultes qui relatera l’histoire de son père, un Français débarqué au Québec dans les années 50, à l’époque de Duplessis et de la Grande Noirceur.

Jacques Goldstyn n’a nul besoin de traîner de photo de Beppo avec lui pour qu’on l’identifie spontanéme­nt à la célèbre grenouille en salopette. Partout, ditil, les gens le reconnaiss­ent et lui livrent leurs souvenirs liés à la petite mascotte.

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Le bédéiste Jacques Goldstyn lors de son passage au Salon du livre de Montréal.

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