Le Journal de Montreal - Weekend
LES SECRETS D’UN TOURNAGE D’HIVER
Maripier Morin parle de conditions météo « infernales ». Marc Messier affirme n’avoir jamais autant gelé. Les quatre jours de tournage à Fermont ont marqué les acteurs du thriller La faille.
C’est du moins ce que nous avons constaté, en avril dernier à Longueuil, quand nous avons foulé le plateau de tournage du nouveau bébé de Frédéric Ouellet et Patrice Sauvé, le tandem auteur-réalisateur derrière Grande Ourse.
Série policière qui a atterri cette semaine sur Club illico, La faille brosse le portrait de Céline Trudeau (Isabel Richer), une sergente-détective chargée d’une enquête pour meurtre dans une petite ville minière située aux abords du Labrador.
Au moment de notre visite, au printemps, il s’était écoulé deux mois depuis que Patrice Sauvé (Victor Lessard )et compagnie étaient revenus du Grand Nord québécois où ils étaient allés filmer les paysages enneigés entourant le mythique mur de Fermont, cette palissade haute de 5 étages et longue de 1,4 km qui abrite des centaines de logements et plusieurs commerces. Malgré le passage du temps, les souvenirs du froid mordant – voire quasi sibérien – restaient vivaces.
Maripier Morin se rappelait distinctement un tournage de nuit avec Marc Messier durant lequel ils avaient emprunté une passerelle surplombant une mine.
« Il faisait -45 degrés Celsius. Avec des rafales à 100 km/h. Marc Messier me disait qu’il n’avait jamais eu froid de même. On était l’un à côté de l’autre, pis on n’entendait rien tellement le vent sifflait fort. Il fallait qu’on assume que l’autre avait fini de parler pour dire sa réplique. On avait la face gelée, la bouche gelée, les larmes gelées… C’était infernal !
« Je pense qu’étant donné que j’ai réussi à faire ça, je peux pas mal tout faire maintenant ! »
DUR, DUR POUR L’ÉQUIPE TECHNIQUE
Alexandre Landry avait également souffert du froid durant son séjour à Fermont, mais jamais autant que l’équipe technique, qui devait gérer la neige, les lentilles gelées, les bris d’équipement, etc.
« Nous, comme comédiens, on était chouchoutés. Aussitôt qu’on arrêtait de tourner, on rentrait dans l’auto. Mais les gens derrière la caméra, ils étaient dehors 100 % du temps. Ils l’ont vécu pleinement. »
Aux dires d’Isabel Richer, le réalisateur Patrice Sauvé avait – probablement plus que quiconque – goûté aux conditions météorologiques extrêmes. « Au bout de trois jours, à cause du vent, il était rouge comme s’il s’était brûlé au soleil. »
En entrevue au Journal, le principal intéressé avouait avoir trouvé ce bloc de tournage plus challengeant que prévu. Mais au final, grâce aux images qu’ils avaient réussi à capter, il était revenu à Montréal plus que satisfait. « On a des lacs gelés, des vues aériennes fabuleuses… C’est tripant. Je suis très content. »