Le Journal de Montreal - Weekend

LA CHICKLIT : DÉPASSER LES CLICHÉS

- MARIE-FRANCE BORNAIS

Romancière au succès indéniable – plus de 200 000 lecteurs ont acheté les romans de sa série Ce qui se passe… – Amélie Dubois considère qu’elle écrit de la littératur­e humoristiq­ue et que l’étiquette de chicklit souvent collée aux romans féminins est assez péjorative. Elle a d’ailleurs ajouté des personnage­s masculins dans son nouveau roman, Ce qui se passe à Vegas… reste à Vegas.

Amélie Dubois est psycho-criminolog­ue de formation et a commencé à écrire il y a une dizaine d’années, après avoir reçu un diagnostic de cancer de la glande thyroïde, à 28 ans. « Je me suis mise à écrire de l’humour pour que le vent change de bord », dit-elle en entrevue.

On l’a souvent cataloguée dans le genre littéraire chicklit .«Je trouve que c’est un terme qui est un peu péjoratif, commente-t-elle, en entrevue. On dirait que c’est associé à une espèce de cliché de film de filles, où le plus beau gars de l’école l’ignore et on sait qu’à la fin, elle finit avec. Quelque chose qu’on a répété en boucle. »

À son avis, on n’en est plus là. « J’aime dire que je fais de la littératur­e vraiment humoristiq­ue. Je ne peux même pas dire que je fais de la comédie romantique : ce n’est pas au coeur de mes intrigues. »

L’aura de jugement qui vient avec le genre littéraire chicklit, dit-elle, ne vient pas du public. « Il vient du milieu. J’avais déjà entendu dire qu’il y avait le même genre de truc au cinéma : que la critique est plus dure envers les comédies, que c’est sous-estimé dans le milieu. »

SUCCÈS DE VENTE

Les succès de vente sont éloquents : elle figure au palmarès des best-sellers chaque année. « Le tirage initial, au minimum, est de 20 000 pour mes livres. Pour Ce qui se passe au Mexique, le premier de la série, on a dépassé largement les 80 000 exemplaire­s vendus au Québec. »

Ce qui fait que ses livres sont automatiqu­ement des best-sellers .Ses lecteurs et ses lectrices sont fidèles et elle reconnaît des gens dans les séances de dédicaces (avec cordons de foule d’ailleurs). « Ils m’écrivent aussi sur ma page. J’ai passé le cap des 30 000 fans et je ne fais pas de sollicitat­ion. Les gens me disent : il y a quelque chose dans tes livres que je ne retrouve pas ailleurs. »

À LAS VEGAS

Pour rafraîchir le concept de la série Ce qui se passe, elle a décidé d’embarquer les hommes dans l’aventure. « Ce livre se passe en couple. Il y a trois nouveaux personnage­s et le voyage à Vegas se déroule sur une courte période de temps. On commence par la fin : rien ne va plus et on essaie de trouver ce qui s’est passé. »

La romancière invente des aventures de toutes pièces, mais s’inspire aussi parfois de choses qu’elle a faites – comme son pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostell­e. Ses histoires sont inspirées de sa propre vie uniquement lorsqu’il s’agit du personnage de Mali Allison.

« Dans la série La fois où ,je m’embarque dans des projets très mal préparés. » Elle s’est récemment inscrite à une retraite de yoga. « Je ne fais presque pas de yoga et je suis aussi flexible qu’un poteau d’Hydro. Je suis allée vivre ça… et là, j’ai un livre à écrire! »

■ Amélie Dubois est psychocrim­inologue de formation.

■ Elle a écrit plusieurs romans, dont la série à succès Ce qui

se passe…, vendue à plus de 200 000 exemplaire­s.

■ Elle habite à l’île d’Orléans.

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