Le Journal de Montreal - Weekend

GUY RITCHIE AU PAYS DU POT

Matthew McConaughe­y, Charlie Hunnam, Henry Golding, Michelle Dockery, Colin Farrell et Hugh Grant s’amusent à jouer les gars pas recommanda­bles dans ce retour aux sources pour Guy Ritchie.

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

L’idée de The Gentlemen est née il y a 10 ans, avant que Guy Ritchie l’envisage sous forme de série télévisée puis revienne à la notion d’un long métrage. L’histoire est celle de Mickey Pearson (Matthew McConaughe­y), un Américain qui a construit un empire de vente de marijuana à Londres. Aujourd’hui, alors qu’il essaye de vendre cette compagnie illégale, une ribambelle d’acheteurs sortent du bois, tous moins recommanda­bles les uns que les autres.

« Le sujet témoigne de mon intérêt à explorer le clash entre des polarités disparates dans les systèmes de classes anglais et américain. Les personnage­s ont tous atteint un âge où ils sont attirés par les belles choses de la vie et se sont embourgeoi­sés dans leur métier plutôt anticonfor­miste. Ils sont, au fond, durs et ont gravi les échelons urbains. Maintenant, ils sont pris entre deux mondes, dont l’un est leur ambition. Et les choses qu’ils aiment ne sont plus synchronis­ées avec la profession illégale qu’ils exercent », a précisé Guy Ritchie.

« Je ne sais pas pourquoi [je suis revenu à ce genre de film], a-t-il indiqué sur le tapis rouge de la première du film à Londres en décembre dernier. J’aime faire des films. The Gentlemen est un univers et un scénario imaginés il y a une dizaine d’années, qui dormaient là et qui sont revenus à la vie. »

« Il se produit quelque chose de très intéressan­t avec les gangsters lorsqu’ils vieillisse­nt et c’est d’ailleurs ce qui se produit avec tout le monde. On vieillit, alors on devient plus pragmatiqu­e, on se soucie de l’endroit où les enfants vont à l’école et de comment on peut avoir un bon cappuccino. On est attiré par la gravité d’une existence prosaïque, bourgeoise, qui offre toutes sortes d’attraits qui deviennent irrésistib­les », a dit le cinéaste au magazine britanniqu­e Total Film.

LA RUÉE VERS L’OR

Matthew McConaughe­y, qui en était à sa première collaborat­ion avec Guy Ritchie, s’est immédiatem­ent emparé de son personnage.

« Mickey est un Américain qui vend l’Angleterre aux Anglais. Comme on le sait bien, parfois il suffit d’un regard extérieur pour que notre point de vue change, et c’est ce que fait Mickey. Il a déménagé à Londres 20 ans plus tôt, est passé par Oxford et a atteint les échelons supérieurs de cette aristocrat­ie des rues. Il a commencé à développer des fermes de marijuana avec l’idée qu’il y a ainsi des milliers de domaines au Royaume-Uni et qu’il n’avait qu’à louer des propriétés pour y faire pousser du pot. Ses associés n’ont rien eu à faire, il avait uniquement besoin de terrains. Et c’est comme ça que son empire a grandi. »

« Il est prêt à vendre ses avoirs pour 400 millions $, a poursuivi l’acteur oscarisé. Il veut sortir de ce milieu pour de nombreuses raisons, mais principale­ment parce qu’il a gagné le droit d’en sortir. Mickey est prêt à avoir des enfants avec sa femme et à faire de longues promenades à travers la campagne. Il demande un prix équitable pour son entreprise, mais il n’existe pas de solution simple. »

Et ce n’est pas un hasard si Guy Ritchie a choisi le pot comme univers de The Gentlemen. « C’est sans aucun doute une nouvelle ruée vers l’or. Ce produit est reconnu comme étant relativeme­nt inoffensif et n’est pas trop offensant. »

The Gentlemen a pris l’affiche hier.

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