Le Journal de Montreal - Weekend

La parole aux femmes de la Beat Generation

La toute nouvelle création de Marie Brassard sera présentée au Quat’Sous. L’auteure et metteuse en scène a choisi de braquer les projecteur­s sur les femmes de la Beat Generation des années 1950. Entre émancipati­on et marginalit­é, ombre et lumière, ces fem

- LOUISE BOURBONNAI­S Collaborat­ion spéciale louise.bourbonnai­s @quebecorme­dia.com

C’est un peu par hasard que Marie Brassard est tombée sur le livre Beat attitude, où l’on évoquait les femmes poètes de la Beat Generation des années 1950, un mouvement littéraire et artistique américain de libération des moeurs, où les femmes travaillai­ent dans l’ombre. « Le livre m’a intrigué, car dans ma jeunesse, j’ai été initiée à la littératur­e de la Beat Generation, j’aimais beaucoup ce courant et je lisais entre autres des livres d’auteurs masculins, dont Jack Kerouac », confie l’auteure et metteuse en scène Marie Brassard.

« Mais à l’époque, je ne m’étais jamais questionné­e à savoir s’il y avait des femmes auteures dans ce courant littéraire. » Sa découverte littéraire lui a fait réaliser avec étonnement que près d’une vingtaine d’auteures avaient également composé au sein de ce mouvement. Préoccupée par le sujet, elle s’est intéressée à la vie et à l’écriture de ces femmes qui, à l’époque, travaillai­ent et écrivaient dans l’ombre.

UN SUJET PASSIONNAN­T

À écouter la créatrice Marie Brassard, on réalise à quel point il s’agit là d’un sujet qui la passionne. Pour monter sa pièce et sortir ces femmes de l’oubli, elle a fait appel à quatre comédienne­s, Larissa Corriveau, Laurence Dauphinais, Eve Duranceau et Johanne Haberlin pour porter cette pièce et travailler de concert avec elles.

« J’aime travailler avec des actrices, je tenais à ce qu’elles soient impliquées dans cette création en approfondi­ssant les lectures de ces femmes. Ainsi, on a toutes plongé ensemble », souligne Marie Brassard, à qui l’on doit notamment la pièce La fureur de ce que je pense, créée autour des textes de Nelly Arcan. « Je souhaitais que ce soit une expérience de vie pour nous toutes. »

DESTIN TRAGIQUE

Ces femmes ont eu, pour la plupart, un destin tragique. « Ce sont des femmes extrêmemen­t émancipées, marginales et à la fois articulées et rebelles, qui avaient un propos très avant-gardiste, c’est même impression­nant », fait remarquer l’auteure, préoccupée par la parole de femmes libres de toutes entraves.

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