Le Journal de Montreal - Weekend
Un classique mis au goût du jour
Pour incarner John Dolittle, Robert Downey Jr. enfile les habits d’un vétérinaire capable de comprendre les animaux. Réalisée par Stephen Gaghan, cette superproduction au budget de 228 millions $ promet d’en mettre plein la vue aux petits et aux grands. L’ORIGINAL
En 1967, le film Docteur Dolittle prend l’affiche avec Rex Harrison dans le rôle du médecin excentrique. La comédie musicale remporte deux Oscars malgré des critiques peu élogieuses. Le vétérinaire capable de comprendre les animaux, né en littérature en 1920, reste gravé dans l’imaginaire populaire.
Pour Stephen Gaghan, impossible de se sortir le film original de la tête. « J’avais trois ou quatre ans quand je l’ai vu et j’ai été captivé. Je crois qu’il s’est niché dans un coin de mon cerveau et s’y est installé… et a attendu 50 ans avant de refaire surface », a-t-il indiqué.
Il a alors rencontré les producteurs – dont Susan et Robert Downey via leur boîte Team Downey – afin de leur soumettre sa vision d’un film actualisé. En effet, selon le cinéaste, « si on le regarde au travers du prisme du superhéros, Dolittle en est un dont le pouvoir est l’écoute. La raison pour laquelle il peut communiquer avec toutes ces créatures est son empathie. […] Dolittle, c’est la recherche des similitudes plutôt que des différences. À chaque fois que l’un d’entre nous agit comme cela, ça nous rend meilleurs. »
L’HISTOIRE
John Dolittle, terrassé par la mort de sa femme, a décidé de prendre du recul et s’intéresse désormais uniquement aux animaux. Ancien vétérinaire de la très jeune reine Victoria (Jessie Bucley), il reprend du service lorsque cette dernière tombe malade. Il part alors à l’aventure, à la recherche d’une île légendaire en compagnie de son apprenti Stubbins (Harry Collett) et d’une ménagerie d’animaux, dont le gorille Chee-Chee (voix de Rami Malek en version originale), Dab-Dab le canard (voix d’Octavia Spencer), l’autruche Plimpton (voix de Kimail Nanjiani), le perroquet Polynesia (voix d’Emma Thompson) et de nombreux autres.
« Mon fils de quatre ans et ma grand-mère de 94 ans vont adorer le film. Il est très amusant, fou, c’est un spectacle à grand déploiement, mais les thèmes abordés sont bien réels et rejoignent tout le monde, sans égard à l’âge, au sexe ou à l’appartenance ethnique », a souligné Susan Downey.
L’EMBAUCHE DE ROBERT DOWNEY JR.
Contacté d’abord comme producteur, Robert Downey Jr. s’est tout naturellement retrouvé avec le rôle-titre suite à la demande du réalisateur. C’est l’acteur qui a décidé de faire du vétérinaire un originaire du Pays de Galles. « J’ai pensé au personnage comme à un ermite, quelqu’un qui s’est isolé du monde suite à un traumatisme. Il a décidé de ne
s’occuper que des animaux, ce qui signifie qu’il ne croit plus en l’humanité. »
L’apparente simplicité du rôle n’a pas empêché Robert Downey Jr. d’éprouver quelques difficultés ! « L’accent du Pays de Galles est le plus difficile à imiter et il m’a rendu fou ! Michael Sheen m’a d’ailleurs donné plein de trucs », a indiqué le comédien qui s’est néanmoins adjoint les services d’un dialoguiste et d’un consultant du Pays de Galles qui ont été présents sur le plateau pendant la totalité du tournage.
LES ANIMAUX
C’est Stephen Gaghan qui a mis des mois à imaginer l’aspect des animaux du docteur Dolittle et qui a tenu à ce que chacun d’entre eux ait un obstacle à surmonter pour être un reflet de ce que traverse le personnage principal. Comme il est désormais usuel, les animaux vus à l’écran ne sont pas réels, mais le produit d’effets spéciaux par ordinateur.
« C’est là que réside la magie, de souligner le réalisateur. On prend un décor normal, comme une maison avec un jardin, puis on y place un ours polaire. On ne peut pas le faire se comporter comme un dessin animé, ce n’est pas intéressant. Ce qui l’est par contre, c’est de capter la sincérité et la dignité des animaux dans leurs interactions avec Dolittle et entre eux. Je voulais que chaque animal ait un problème – qu’il s’agisse d’une maladie ou d’une blessure – et que ce soit la raison qui les a conduits à Dolittle. Après tout, il est un vétérinaire célèbre ! »
LES DÉCORS ET LES ACCESSOIRES
Le film ayant été tourné dans les studios de Shepperton, dans le comté Surrey, en Angleterre, certains décors sont somptueux. Ainsi, le manoir des Dolittle est, en fait, le manoir Cothay près de
Wellington, une résidence qu’on peut visiter et dont les jardins sont de renommée mondiale. Le village de Puddlebyon-the-Marsh, composé d’une seule rue dans le film, est, en réalité Langley Park puisque la production n’a pu trouver un village complet à investir.
Quelques scènes ont également été tournées dans la demeure de Susan et Robert Downey, à Malibu, puisque le couple possède une impressionnante ménagerie composée de poulets, de vaches, de cochons et d’alpagas !
Parmi les accessoires les plus surprenants, tout l’outillage médical de Dolittle a été créé à partir d’ustensiles réels trouvés à l’école vétérinaire de Londres et remontant à l’époque victorienne, le très long stéthoscope étant, par contre, entièrement imaginaire.
Dolittle charme toute la famille depuis hier.