Le Journal de Montreal - Weekend
GUY RITCHIE REVIENT À SES PREMIÈRES AMOURS
∫ The Gentlemen ∂∂∂∂∑∂
Un film de Guy Ritchie
Avec Matthew McConaughey, Henry Golding, Charlie Hunnam, Colin Farrell et Hugh Grant
Hugh Grant, Matthew McConaughey et Charlie Hunnam s’en donnent à coeur joie dans l’irrévérencieuse comédie policière The Gentlemen.
Le tout nouveau long métrage de Guy Ritchie est du bonbon ! À 51 ans, l’auteur et réalisateur s’est quelque peu assagi, même si son humour demeure caustique et les sujets de ses films toujours aussi étonnants.
Les Gentlemen du titre n’en sont évidemment pas. Il s’agit de « toff guys », un terme d’argot britannique servant à désigner de riches propriétaires terriens qui regardent les autres de haut. Évidemment, les « toff guys » dont il s’agit ici trempent dans des affaires plutôt douteuses.
C’est le cas de Mickey Pearson (Matthew McConaughey), caïd du « pot », Américain désormais établi sur l’île, marié à Rosalind (Michelle Dockery) et qui souhaite vendre son « commerce » – il en demande 400 millions de livres – afin de prendre une retraite bien méritée. Mais voilà, les acheteurs ne sont pas des enfants de choeur et la transaction prend vite des allures de trahisons en série, de meurtres et de coups bas.
VOLONTAIREMENT DÉCOUSUE
Racontée par Fletcher (Hugh Grant, éblouissant dans ce rôle à contre-emploi), un photographe tout ce qu’il y a de plus sordide et vénal, à Raymond (Charlie Hunnam), l’homme de main de Pearson, l’histoire montre donc l’intérêt de Matthew Berger (Jeremy Strong, le brillant interprète de Kendall Roy dans
Succession, tout aussi bon ici) dans les affaires de Pearson ainsi que celui de Dry Eye (Henry Golding, excellent), un criminel avide de gravir les échelons. La situation est rendue encore plus complexe par Coach (Colin Farrell, merveilleux), dont la bande se mêle de toute cette affaire.
Comme d’habitude, la narration est volontairement apparemment décousue, la logique n’apparaissant qu’au fur et à mesure des 113 minutes de cette comédie déjantée. Les dialogues sont, là encore comme dans tous les films de Guy Ritchie, savoureux. De plus, le cinéaste place quelques clins d’oeil en forme de mise en abyme – l’affiche de Des agents très spéciaux: Code U.N.C.L.E. est judicieusement placée – qui ravissent les amateurs.
Avec The Gentlemen, Guy Ritchie effectue un retour apprécié à ses Arnaques, crimes et botanique (1998), Snatch (2000), Revolver (2005) et RocknRolla (2008) en plus calme, comme s’il n’avait plus à prouver son talent. Ce qui est d’ailleurs le cas.