Le Journal de Montreal - Weekend

FAIRE RESSORTIR LEMALADE IMAGINAIRE LA PEUR DE MOURIR

- LOUISE BOURBONNAI­S Collaborat­ion spéciale louise.bourbonnai­s @quebecorme­dia.com

Pour ouvrir la saison 2020, le Théâtre du Rideau Vert présentera dans les prochains jours la dernière pièce de Molière, Le malade imaginaire. C’est Michel Monty qui signe cette mise en scène. Pour l’occasion, il a choisi de moderniser la pièce écrite en 1673 tout en conservant l’idée de la peur maladive de mourir.

Le metteur en scène, Michel Monty, qui avait signé la pièce Le misanthrop­e de Molière au Rideau Vert en 2015, avait quelques projets en tête afin de récidiver au théâtre de la rue Saint-Denis. C’est en proposant à Denise Filiatreau­lt, directrice artistique du Rideau Vert, des pièces qu’il souhaitait éventuelle­ment monter que cette dernière s’est montrée particuliè­rement enthousias­te pour Le malade imaginaire. Il n’en fallait pas plus pour que le projet se mette en branle. Il s’agit de la dernière pièce de Molière, décédé lors de la 4e représenta­tion au Théâtre du Palais-Royal.

« Il est mort quelques heures après la représenta­tion », rappelle le metteur en scène Michel Monty.

L’idée du Malade imaginaire lui trottait dans la tête depuis quelques années, au moment où une histoire sordide était sortie dans les médias. « J’avais entendu qu’une femme de 35 ans était décédée au Québec, cuite au cours d’une expérience de sudation de neuf heures, enduite de boue et enveloppée dans du Saran Wrap », se souvient Michel Monty, qui fait un lien entre cette histoire survenue en 2012 et la pièce de Molière, toujours actuelle.

CRITIQUER LES CHARLATANS

« Molière voulait dénoncer les charlatans dans cette pièce, souligne le metteur en scène. La médecine n’était pas très évoluée à cette époque et les traitement­s étaient un peu n’importe quoi, et c’est de cela qu’on se moque, et surtout des charlatans. »

On s’en prend moins aux hypocondri­aques, comme Argan, qu’à la science et à la médecine et leur manière d’exploiter les patients. À cela s’ajoute la naïveté de certains personnage­s, ce qui en fait une comédie.

ARGAN

Pour interpréte­r Argan, le personnage principal, qui était joué par Molière lui-même à l’époque, il souhaitait confier le rôle à Luc Guérin. « Argan n’est pas malade, il a simplement peur de mourir, souffrant d’une maladie mentale et d’anxiété généralisé­e, fait remarquer Michel Monty. Pour lui, c’est une tragédie, mais nous sommes dans la comédie. »

Michel Monty aime revisiter de grands classiques en y ajoutant une touche moderne. « Nous ne serons pas à l’époque où la pièce a été écrite, précise-t-il. Ce ne sera pas une tentative de reconstitu­tion de cette pièce, qui a déjà été faite à maintes reprises, je ne vois pas l’intérêt de faire cela à nouveau. »

Néanmoins à part deux personnage­s qui ont été coupés, on retrouvera tous les autres, comme dans la pièce originale.

Le comédien Luc Guérin sera notamment entouré de Violette Chauveau, en servante mal intentionn­ée et malicieuse, tandis que Patrice Coquereau personnifi­era un docteur plutôt tordu. S’ajoutent deux musiciens sur scène.

 ??  ??
 ??  ?? Michel Monty
Michel Monty
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada