Le Journal de Montreal - Weekend

L’AMOUR PEU APRÈS LA CONQUÊTE

Journalist­e au Journal de Québec et passionnée d’histoire et de littératur­e, Stéphanie Martin invite les lecteurs à la suivre dans une histoire d’amour se déroulant peu après la Conquête de Québec par les Anglais, Le destin d’Aurélie Lafrenière. Dans ce

- MARIE-FRANCE BORNAIS

Fille d’un commerçant aisé, Aurélie Lafrenière vit confortabl­ement dans sa famille bourgeoise de Québec, en 1775.

La vie quotidienn­e change radicaleme­nt lorsque la maisonnée doit héberger trois officiers anglais, dont l’intrigant capitaine James Walker, un militaire arrogant qui irrite et captive la jeune femme.

Aurélie, forcée par son père d’épouser Rodolphe De Grandpré, un homme qu’elle a en horreur, choisit de fuir jusqu’à Boston, sans se douter qu’elle se retrouvera dans une situation très compliquée et dangereuse.

Stéphanie Martin a mis près de dix ans à écrire ce roman qui lui a permis de faire une immersion dans une époque qui la passionne.

« Je l’ai fait d’abord parce que j’avais le goût et l’envie irrépressi­ble d’écrire. Je l’ai souvent mis de côté… les personnage­s étaient sur “pause” et ça m’agaçait. J’y revenais toujours. Et j’ai fini par le finir ! », dit-elle, en entrevue.

Elle a adoré l’expérience de l’écriture de fiction. « La créativité, je peux aussi l’explorer dans mon métier, mais j’avais l’impression que je pouvais m’exprimer de façon libre, de pouvoir laisser aller ma créativité et l’histoire que j’avais envie de dire. »

« FEMME FORTE »

Aurélie Lafrenière ne fait pas partie de son arbre généalogiq­ue et n’a pas existé : ses personnage­s sont fictifs mais évoluent dans un cadre historique réel.

« Je voulais écrire une histoire d’amour. J’avais une trame de base, mais le personnage d’Aurélie s’est imposé de lui-même. Je voulais une jeune femme forte, qui doit se battre contre plusieurs éléments qui l’oppressent, dans la société dans laquelle elle vit. Je voulais montrer que des femmes fortes, il n’y en a pas juste au détour des années 2000, 2020. Ça a existé de tout temps. »

Dans le roman, les femmes n’ont pas la vie facile et portent de lourds fardeaux sur leurs épaules : mariages imposés, grossesses non désirées, mortalité infantile, agressions, répression.

« C’est toujours confrontan­t, pour une femme contempora­ine, de se replonger dans ce que nos aïeules ont dû vivre. Ça vient chercher une part de révolte qu’on comprend qui s’est développée lentement, mais quand même sûrement, à travers le temps. »

Stéphanie Martin a senti qu’elle avait des affinités avec Aurélie. « Sa façon de toujours foncer, de ne pas nécessaire­ment accepter les vérités dites ou imposées, ça me rejoint. On voit une petite part de moi… dans une tout autre époque, évidemment. »

« INTENSE BOULEVERSE­MENT »

L’auteure a étudié attentivem­ent la période survenant tout de suite après la Conquête. « On a beaucoup parlé de la Conquête, mais ce qui m’intéressai­t, c’était tout ce qui vient après. C’est une période d’intense bouleverse­ment dans une colonie », dit-elle.

À Québec, après la Conquête, un segment de la population est reparti en France tandis que l’occupant anglais s’est installé, avec toutes les tensions que cela a pu causer. « À travers cela, ce qui m’intéressai­t, c’est tout le bouillonne­ment qui se passait dans les colonies du Sud. Le répit après-Conquête n’en était pas vraiment un : ça continuait de brasser pas mal ! C’est une période vraiment intéressan­te à explorer. »

√ Stéphanie Martin est journalist­e au Journal de Québec depuis 2015. Elle couvre les affaires municipale­s. √ Elle est originaire de la Matapédia.

√ Le deuxième tome paraîtra au cours des prochains mois.

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LE DESTIN D’AURÉLIE LAFRENIÈRE, TOME 1 : L’OFFICIER ANGLAIS Stéphanie Martin
Guy Saint-Jean Éditeur
504 pages
STÉPHANIE MARTIN – LE DESTIN D’AURÉLIE LAFRENIÈRE, TOME 1 : L’OFFICIER ANGLAIS LE DESTIN D’AURÉLIE LAFRENIÈRE, TOME 1 : L’OFFICIER ANGLAIS Stéphanie Martin Guy Saint-Jean Éditeur 504 pages

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