Le Journal de Montreal - Weekend

Plus vrai que jamais

Rachid Badouri

- RAPHAËL GENDRON-MARTIN

Oubliez le Rachid Badouri flamboyant et spectacula­ire que l’on connaît depuis 2005. Dans son nouveau spectacle, Les fleurs du tapis, l’humoriste de 43 ans se montre sous un nouveau jour, plus vulnérable et plus vrai que jamais. « Je n’avais plus envie de me cacher, de montrer une façade », confie-t-il.

Rachid Badouri ne l’a pas eu facile, ces dernières années. En 2017, il a souffert d’une cellulite à la jambe qui aurait pu le tuer. L’année suivante, il vivait intensémen­t le scandale de Gilbert Rozon, alors qu’il était avec l’Agence Juste pour rire.

Et quelques mois plus tard, il perdait son gérant après que celui-ci a été impliqué dans une controvers­e avec une église. « Quand mes problèmes arrivent, on dirait que ça vient en paquets de trois », blague-t-il.

C’est un Rachid Badouri transformé, avec ses vulnérabil­ités, mais toujours aussi volubile et comique qui se présente en entrevue avec Le Journal. Finis les fauxfuyant­s, l’humoriste a fait de l’introspect­ion et suivi des thérapies avant de revenir sur scène avec ce nouveau spectacle.

« Avec la quarantain­e, il y a plein de choses qui changent, dit-il. Je n’ai plus envie de la confrontat­ion, alors que j’aimais ça avant. Si j’avais continué à être le Rachid d’avant, j’aurais caché sur scène ma rédemption, ma thérapie. »

Dans Les fleurs du tapis, Rachid Badouri parle des Arabes, de la France, de sa femme et de l’arrivée de sa fille. Mais il confie aussi aux spectateur­s à quel point il a pu être désagréabl­e avec son entourage dans le passé. « J’avais besoin d’en parler, j’avais besoin d’être honnête avec le public », dit-il.

C’est la femme de l’humoriste qui l’a elle-même mis au pied du mur, il y a environ cinq ans. Il devait arrêter d’être un « trou de cul » avec tout le monde, sinon elle menaçait de le laisser.

Pour la script-édition, Rachid Badouri a fait appel à Laurent Paquin. « Je suis allé le voir avec la critique de son dernier spectacle qui disait que c’était son meilleur en carrière. Je lui ai demandé comment il avait fait pour se rendre là. Il a commencé à me raconter sa vie, sa carrière. Il était un an et demi dans le futur par rapport à moi ! »

Question de repartir à neuf, Rachid a décidé de laisser tomber le microcasqu­e avec lequel il travaillai­t depuis plus de 15 ans. C’est à la fin de sa dernière tournée en France qu’il s’est mis à utiliser le micro-bâton, qui convient plus naturellem­ent au stand-up classique.

PLUS DE STABILITÉ

En discutant avec Rachid Badouri, on sent à quel point l’humoriste semble plus heureux que jamais. Après avoir passé les dernières années principale­ment en France, il songe à se poser de façon plus stable au Québec.

« J’y ai pris goût, dit-il. Je ne sais pas si c’est l’âge qui fait ça, mais je suis bien dans mon coton ouaté en tabarnouch­e ! (rires) C’est sûr qu’il faut aller en France avec ce show-là. Mais j’ai tellement bien installé mes pions là-bas que je n’ai plus besoin de faire les sacrifices du début et d’y aller durant de longues périodes. Si tu me demandais de refaire ça, je dirais non. Ma fille grandit, je ne veux pas la déraciner. »

Rachid Badouri présentera son spectacle Les fleurs du tapis du 19 au 22 février à l’Olympia de Montréal. Pour toutes les dates : rachidbado­uri.com

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RACHID BADOURI

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