Le Journal de Montreal - Weekend
UN RÊVE D’ACTRICE DEVENU RÉALITÉ
Agente de probation dans L’heure bleue, spécialiste marketing dans La Maison-Bleue, réalisatrice radio dans le film Brain Freeze : Marie-Lyne Joncas se distingue de plus en plus comme actrice dans toutes sortes de rôles. Et ce n’est pas un hasard : c’était là le premier rêve de l’artiste, d’incarner toutes sortes de personnages.
« Quand je suis appelée sur un plateau de tournage, c’est là que je me sens le mieux parmi toutes les sphères de mon métier, raconte Marie-Lyne Joncas en entrevue. C’est ce qui me fait le plus triper. Les journées de tournage, apprendre les textes, je capote là-dessus. J’aimerais avoir un long contrat d’une quarantaine de jours de tournage sur un projet, travailler un personnage… Je veux jouer tant du drame que de la comédie. »
BONNE ÉTOILE
On l’a d’abord connue comme humoriste, mais à l’origine, ce sont les planches des théâtres que Marie-Lyne Joncas rêvait de fouler, bien avant celles des soirées d’humour. Elle a fait de l’improvisation au cégep et étudié en théâtre à Saint-Hyacinthe, mais, incertaine des issues offertes par le métier, elle a bifurqué vers la profession d’agente d’artistes. Puis elle a intégré l’École nationale de l’humour pour parfaire ses techniques de jeu, où elle a obtenu son diplôme en 2014.
« Finalement, force est d’admettre que je suis humoriste avant d’être comédienne, mais je suis aussi comédienne à la base car, quand tu fais de l’humour sur scène, c’est du jeu. Moi, je peaufine beaucoup cet aspect-là. Dans le spectacle des Grandes Crues [le duo comique qu’elle forme avec Ève Côté, NDLR], je trouve important que ça soit bien rendu. »
Si on a l’impression qu’on la voit davantage dans des films et des séries depuis quelque temps, c’est que Marie-Lyne Joncas a ouvertement formulé à son agente le désir d’incarner de plus en plus de personnages au petit et au grand écran. Et sa bonne étoile lui sourit : son personnage de Janie Senay, l’agente de probation de Xavier (Rémi Goulet) dans L’heure bleue reviendra la saison prochaine, puisqu’on a demandé à Marie-Lyne de réserver du temps dans son horaire pour retourner sur le plateau au début de l’été. Dans le long métrage
Brain Freeze, de Julien Knafo, elle personnifiera la réalisatrice d’une émission de radio informant la population d’une invasion de zombies, auprès de Simon Olivier Fecteau et Anne Élisabeth Bossé, notamment.
« J’ai le goût d’avancer là-dedans, de faire plus que d’avoir trois répliques dans Bon
Cop Bad Cop ou Menteur, maintenant que je suis de plus en plus établie et que les gens me connaissent comme humoriste. J’aimerais défendre des rôles, je développe des projets, avec plein de monde, à gauche et à droite, et j’aimerais focaliser là-dessus dans les prochaines années. »
« Je suis rendue habituée à faire de la chronique, de la radio, je suis à l’aise sur scène, mais le jeu, c’est le plus grand défi pour moi. C’est ce qui me demande le plus d’efforts et me sort de ma zone de confort », indique la jeune femme, qui dit avoir Sylvie Moreau comme idole, mais n’a pas encore partagé de scènes avec elle dans L’heure bleue.
PRENDRE SON TEMPS
Dans les prochains mois, Marie-Lyne Joncas se consacrera aussi aux enregistrements du Prochain stand-up, nouveau concept de recherche de talents humoristiques qu’elle animera. Elle est en attente de savoir si Le Clan MacLeod, auquel elle participe à CKOI, sera reconduit l’an prochain.
La tournée du premier spectacle des Grandes Crues, Su’l gros vin, se terminera par ailleurs officiellement en juin prochain (le tandem conclura à l’Olympia de Montréal le 27 du même mois). Marie-Lyne et sa comparse Ève Côté ne prévoient pas tout de suite se lancer dans l’aventure d’un deuxième « two-women-show ».
« On a besoin de vivre des affaires, siffle Marie-Lyne. Si on refaisait tout de suite un spectacle des Grandes Crues, on dirait les mêmes affaires que dans le premier. On a besoin d’avoir une vie, un peu, avant de redire qu’on est célibataires et qu’on n’aime pas les enfants. On veut prendre un peu de temps. On ne se donne pas la pression d’écrire un nouveau show pour 2021. On n’arrêtera pas les Grandes Crues, mais on y va sans pression. »