Le Journal de Montreal - Weekend

« J’AIMERAIS BRISER MON IMAGE DE FILLE SAGE »

- PATRICK DELISLE-CREVIER

La comédienne Marianne Fortier, qu’on a pu découvrir dans le film Aurore alors qu’elle n’avait que 10 ans, célèbre déjà 15 ans de métier. Sa carrière étant maintenant bien établie, elle souhaite explorer de nouvelles avenues et aller là où on ne l’attend pas. Son rôle dans le suspense La faille, dans lequel elle joue une jeune femme rebelle, est selon elle un pas dans la bonne direction. Marianne, que peux-tu nous dire à propos de ton personnage dans La faille ?

Quand j’ai auditionné pour le rôle de Raphaëlle, l’expression-clé pour moi était « femme fatale ». C’est une fille charmante et intelligen­te. On sent un certain danger chez elle, mais c’est insidieux, ce n’est pas clair... On ne comprend pas toujours pourquoi elle agit de telle ou telle façon, et on ignore si elle dit la vérité ou pas. Elle est très proche d’Anthony (joué par Noah Parker, NDLR), qui est un peu plus jeune qu’elle, et là encore on ne sait pas trop quelles sont ses intentions à son sujet.

On te voit rarement dans ce type de rôle. Habituelle­ment, tu joues des filles gentilles, non ?

C’est vrai, et je suis contente de ce changement. Ce rôle m’a permis de puiser dans des endroits où je n’étais jamais allée jusqu’à maintenant, ce qui a été très intéressan­t. Souvent, je projette l’image d’une petite fille sage, mais je ne le suis pas tant que ça. J’aimerais décrocher un rôle de vilaine ou de « badass » afin de briser cette image. Je suis très motivée pour montrer que je peux jouer dans un tout autre registre. J’ai 26 ans, et il m’arrive de jouer des personnage­s qui ont 17 ou 18 ans. C’est le fun, mais je veux aussi jouer des femmes de mon âge. En même temps, je sais que ça va arriver un jour et que ce sera ainsi pour le restant de ma vie, alors aussi bien profiter des rôles jeunesse pendant qu’ils passent.

Tu fais ce métier depuis l’enfance. Qu’est-ce qui t’a amenée devant les projecteur­s ?

Ç’a vraiment été un hasard. J’ai fait mes premiers pas au cinéma dans la peau de la petite Aurore, mais, avant ça, soit à l’âge de cinq ans, ma mère, qui a une formation en musique, m’a fait chanter dans une comédie musicale. Je regardais les gens autour de moi sur la scène, et je me suis dit que j’avais envie de faire ça !

Tu as parlé du film Aurore.

Ce tournage t’a-t-il marquée ?

Oui, mais de façon positive. J’avais des scènes parfois difficiles à tourner, mais j’étais bien entourée et on m’expliquait tout. J’ai surtout adoré ça au point de faire encore ce métier aujourd’hui. J’avais 10 ans quand j’ai joué ce rôle. Plusieurs personnes disaient que ça n’avait pas de sens de jouer un tel personnage si jeune, mais ça ne m’a pas traumatisé­e. Je me sentais bien sur ce plateau !

Est-ce pendant ce tournage que s’est confirmé ton désir de faire ce métier ?

Oui, assurément. Disons que le fait de jouer un rôle si marquant m’a permis de faire mon entrée par la grande porte. Surtout que l’équipe avait passé des milliers de jeunes filles en audition pour ce rôle. En tournant ce film, j’ai eu la piqûre pour ce métier.

Tu es comédienne depuis plus de 15 ans. De quoi es-tu le plus fière ?

Je suis fière d’avoir eu de beaux rôles tant au cinéma qu’à la télévision. Je pense à des films comme Aurore, Maman est chez le coiffeur et Pieds nus dans l’aube, ou encore, à des séries comme Jérémie, Pour Sarah et Demain des hommes. Je suis aussi particuliè­rement fière d’avoir participé à la pièce Roméo et Juliette, au TNM. J’ai joué la Juliette de ma génération, et ça me rend heureuse, même si ç’a été un immense défi. Ç’a été une chance inouïe de faire ça!

Y a-t-il un personnage que tu chéris particuliè­rement ?

Je dois dire que Chloé, dans Demain des hommes, a été marquante pour moi, car c’était la première fois que je jouais une fille qui ne me ressemblai­t pas. Elle avait des piercings, des tatouages... Elle avait son petit caractère et ne s’en laissait pas imposer. Quand j’ai appris qu’il n’y aurait pas de deuxième saison, j’ai eu un deuil à faire.

Les séries La faille et L’Académie sont offertes sur Club illico. La deuxième saison de L’Académie est aussi diffusée les mardis à 19 h, à TVA.

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